Un film de Claude Berri – 1986, 12 minutes, couleurs, interprêté par Yves Montand, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Hippolyte Girardot…
Ce film constitue la suite de « Jean de Florette » de claude Berri et fait partie de la saga « L’eau des collines » œuvre de Marcel Pagnol
La production
Au début des années 70, alors qu’il travaillait sur un nouveau scénario, Claude Berri découvrit dans un kiosque à Marrakech les deux tomes de la saga « L’Eau des collines ». À la lecture le coup de foudre est immédiat.
Pendant dix ans Claude Berri avait sollicité Jacqueline Pagnol pour adapter au cinéma le roman ». Il est vrai que Berri, aimé des cinéphiles, n’avait pas encore fait mouche auprès du grand public en 1974… Mais après « Un Moment d’égarement » et surtout « Tchao Pantin », Jacqueline dit oui… On est en 1984
Manon des sources, c’est d’abord un scénario écrit par Marcel Pagnol en 1952 et qu’il réalise en film avec sa Jacqueline dans le rôle principal, et qu’il avait déjà dirigée dans Naïs (1945) et La Belle meunière (1948). L’auteur est fasciné par l’eau difficile à trouver dans les montagnes de la Provence. Dix ans plus tard, Pagnol décidera d’en faire un roman « L’Eau des collines » en deux tomes : « Jean de Florette » et « Manon des sources ».
Claude Berri commence en 1984 le travail d’adaptation avec Gérard Brach ainsi que les repérages. Il tourne neuf mois et demi, pendant l’année 1985, les deux épisodes dans les collines de Provence. En 1986 démarre le montage et la préparation de sortie en salles. En tout plus de 110 millions de francs a été consacré pour cette production, somme colossale à l’époque.
Les deux films sortirent en 1986 à quelques semaines d’intervalle.
Le thème
Ugolin qui revient au village après son service militaire rêve de faire fortune en cultivant des œillets. Son oncle dit « Le Papet » veut l’aider pour réussir et convoite un terrain abandonné. Mais un jour débarque Jean de Florette, un bossu et sa petite famille qui viennent s’installer sur le terrain et la maison dont ils ont hérités. En leur mettant des bâtons dans les roues, notamment en bouchant le sources qui alimente la propriété, il font échoués les projets d’élevage de lapin de Jean de Florette qui trouve la mort en tentant de percer un puits…
Telle est le premier épisode de L’Eau des collines que constitue le premier film « Jean de Florette ». Le second épisode intitulé « Manon des sources » en constitue la suite.
Dix années après la mort de Jean de Florette, Ugolin prospère dans la culture des œillets. Manon, la fille de Jean de Florette devenue chevrière vit comme ermite dans les collines. Ugolin en tombe amoureux et cherche à se marier avec elle et avoir des enfants. Mais Manon le repousse et s’éprend de Bernard un instituteur fraichement arrivé au village. Surprenant une conversation, Manon comprends qu’il existe une source que Le Papet et Ugolin à fait boucher, avec la complicité des villageois, pour que des « étrangers » ne viennent pas s’installer. Découvrant par hasard la source qui alimente en eau le village, Manon décide de se venger en tarissant la source…
Le rôle du Papet
En 1982, alors en préparation de sa tournée mondiale, Yves Montand se voit proposer le rôle de César Soubeyran dit « Le Papet », mais il refuse, car il ne souhaite pas paraître plus vieux à l’écran. Claude Berri, revient à la charge, l’invite à faire quelques essais avec Coluche, initialement pressenti pour jouer Ugolin. Se découvrant déguisé en Papet, Yves Montand aura aussitôt le coup de cœur pour ce personnage.
Le rôle d’Ugolin
Claude Berri envisage d’abord Coluche, dont il a révélé les talents dramatiques dans son film Tchao Pantin. L’acteur, d’abord intéressé, passe quelques essais mais refuse s’estimant illégitime à jouer un personnage ayant l’accent du sud. Il demande alors un cachet bien trop élevé, dix millions de francs, pour faire échouer la demande…
Les essais de Coluche dans le rôle d’Ugolin
Jacques Villeret est alors pressenti pour jouer ce rôle.
Sur les conseils de Simone Signoret, Yves Montand suggère un acteur au jeu vif pour donner la réplique au vieux Papet ce sera Daniel Auteuil.
Au départ, Claude Berri sous-estime alors Daniel Auteuil, qu’il pense être incapable de jouer autre chose que les comédies potaches qui l’ont rendu célèbre, mais celui-ci tient tant au rôle d’Ugolin qu’il retrouve son accent provençal de ses jeunes années et se présente sur le plateau dans une apparence délibérément négligée afin de mieux coller au personnage, ce qui plaît à Claude Berri.
Le rôle de Manon
La recherche de l’interprète de Manon, va demander beaucoup d’effort. C’est finalement au déjeuner de la cérémonie des Césars, que Claude Berri remarque Emanuelle Béart. Il lui déclare qu’elle est intéressante, mais trop vieille pour le rôle. Le lendemain Emanuelle Béart, alors mariée à Daniel Auteuil est choisie. Elle est alors âgée de 22 ans. Une comédienne bien provençale puisque née à Gassin dans le Var. Ce film débute sa célébrité. Pour jouer ce personnage, elle apprendra à jouer avec les yeux, car le personnage est plutôt mutique. Elle sera aussi préparée à la fonction de gardienne de troupeaux, en se soumettant à un stage chez un chevrier, afin de connaître les rudiments de la traite et la gestion des chèvres.
Quelques scènes furent difficile notamment celle ou habitée par une haine maladive vis-à-vis d’Ugolin elle accuse en public devant tout le village, Ugolin et Papet d’être coupables de la mort de son père… Face à elle, son mari, Daniel Auteuil…
Dans le film elle se montre nue. Une image osée pour l’époque, surtout pour un film « grand public », mais prise en plan éloigné. Bien qu’elle avait tourné dans un film érotique (Premiers Désirs de David Hamilton) Emmanuelle Béart était réticente à tourner cette scène devant la cohorte habituelle de techniciens. Pour l’encourager, le réalisateur Claude Berri lui montra l’exemple en se dévêtant puis en allant plonger nu dans la rivière. Emmanuelle Béart, mise en confiance par son acte, se dénuda dans la foulée et joua la scène.
Emmanuelle Beart a propos de Manon des Sources dans l’émission TV « C’est encore mieux l’après midi » de Patrick Dechavanne (source INA)
Le rôle de Bernard Olivier (l’instituteur)
C’est Hippolyte Girardot qui tient le rôle de l’instituteur dont Manon tombe amoureux.
Le tournage
Alors que le premier volet a été tourné dans les collines du village de Riboux (Var), à Mirabeau et Ansouis dans le Luberon (Vaucluse), à Vaugines (Vaucluse) et enfin à Sommières dans le Gard, Manon des sources est essentiellement tourné à Mirabeau pour les scènes du café, de la fontaine et de l’école et encore à Vaugines pour celles de l’église et du cimetière.
L’église Saint Pierre et Saint Barthélemy à Vaugines près de laquelle le Papet apprend la terrible vérité à la fin du film.
Récompenses
Deux césars ont été attribués à cette saga, l’un pour Daniel Auteuil (meilleur acteur) pour les deux films et l’autre pour Emmanuelle Béart, meilleure actrice dans Manon des sources.
Anecdote
Fransined, le frère de Fernandel est recruté pour les deux volets de la saga : il y joue le petit rôle d’un fleuriste. Une forme d’hommage à Marcel Pagnol, à Fernandel et aux acteurs provençaux du début du cinéma parlant (Fernand Charpin, Charles Blavette, Marcel Maupi, etc.) que Pagnol faisait fréquemment tourner… Yvonne Gamy, qui interprète l’aveugle qui connait le secret, a également joué dans la version de Marcel Pagnol en 1952. Pierre Nougaro, le père du célèbre chanteur Claude Nougaro, joue un petit rôle. Celui de Casimir, qu’il a déjà tenu dans l’épisode précédent. La culture des œillets fait écho à un épisode de la vie de Marcel Pagnol. Sous l’occupation, ne voulant pas collaborer il emploie le personnel de ses studios en tant qu’ouvriers horticoles dans la culture d’œillets, sur son domaine de l’Étoile à La Gaude afin de les rémunérer. En même temps il fait croire que ces derniers travaillent à son nouveau film « la Prière aux étoiles ». Ils éviterons ainsi le Service du travail obligatoire en Allemagne.
Un film de Marcel Pagnol – 1938, 135 minutes, noir et blanc, interprété par Raimu, Ginette Leclerc, Charles Blavette, Fernand Charpin, Marcel Maupi…
Bande annonce du film « La Femme du boulanger » (Marcel Pagnol 1938)
La génèse
Au départ il y a une historiette de Pagnol destinée au cinéma : Amable, un boulanger ivrogne est sauvé de la déchéance par l’amour d’une serveuse qui devient sa femme. À ce moment parait le livre « Jean le Bleu » de Giono. Un roman largement auto biographique centré autour du père et l’idée de la recherche de la liberté. Pagnol mêle les deux histoires. Il en sort le synopsis de « La Femme du boulanger ». C’est la quatrième adaptation par Marcel Pagnol d’un livre de Jean Giono après Jofroi (1933), Angèle (1934) et Regain (1937). Une adaptation que Giono va qualifier de trahison. Il est vrai que Pagnol écrira le scénario en huit jours… Pagnol et Giono vont se fâcher et Giono va intenter un procès à Pagnol, qu’il perdra… Leur brouille va durer 16 ans.
Jean Giono (wikipedia)
Giono publiera en 1943 la version théâtrale de « La femme du boulanger » qui sera publiée dans un recueil intitulé « Théâtre »
Synopsis
Ce film parle d’un thème simple, l’infidélité, celle de la femme du boulanger. Une belle femme incarnée par Ginette Leclerc et un boulanger, Raimu, à la stature imposante mais un peu rustre. Malheureux du départ de sa femme pour un jeune berger, le boulanger va faire la grève du pain. Cela paralyse la vie du village dont les habitants vont chercher une solution… Finalement sa femme reviendra et, par une ellipse poétique, au lieu de la gronder, le boulanger va tancer la Pomponnette, sa chatte, qui retourne au foyer après avoir couru le guilledou…
Le personnage du boulanger
Dans le roman c’est un être malingre, rabougri, tout le contraire de l’opulence de Raimu. Giono écrit de lui : « C’était un petit homme grêle et roux. Il avait trop longtemps gardé le feu devant lui, à hauteur de poitrine, et il s’était tordu comme du bois vert. Il mettait toujours des maillots de marin, blancs à raies bleues. On ne devait jamais en trouver d’assez petits. Ils étaient tous faits pour des hommes, avec un bombu à la place de la poitrine. Lui, justement, il avait un creux là et son maillot pendait comme une peau flasque sous son cou. » Pagnol était en froid avec Raimu, ce qui lui arrivait souvent…
Pagnol et Raimu à la Paramount en 1931 (wikipedia)
Il propose à Michel Galabru le rôle, que celui-ci refuse sentant que c’est à Raimu de le jouer. Pagnol veut ensuite confier le rôle principal à Maupi car il correspond bien à la description du boulanger par Giono. Mais, Maupi reconnait lui même qu’« il n’y a qu’un comédien pour jouer le rôle du boulanger, c’est Jules ». Mais Raimu se fait prier, et Pagnol, agacé, décide d’engager Henri Poupon. Finalement, après hésitations, bouderies et réconciliations entre Pagnol et Raimu, ce dernier accepte d’interpréter le rôle d’Amable.
Le personnage de la femme du boulanger
Pagnol voulait Joan Crawford pour ce rôle, mais l’actrice ne parlait pas français. Pagnol tente de réduire au minimum les dialogues du personnage. Raimu suggère Ginette Leclerc qui a déjà joué une cinquantaine de fois des rôles mineurs au cinéma. « J’ai discuté argent » raconte Ginette Leclerc… « Le producteur m’a fait une offre très basse. Je n’ai pas acceptée. » 3 mois après Pagnol la redemande. Mais au même prix… Au bout de 4 ricards… elle signe au même prix et demande à avoir son nom au côté de Raimu. Mais Raimu ne sera pas dans la film. Henri Poupon devait faire le film… Ginette Leclerc n’accepte qu’à condition que Raimu tienne le rôle principal. Pagnol alors fâché lui rétorque « vous n’avez qu’à lui téléphoner »… Elle téléphone donc à Raimu pour expliciter la situation… Raimu râle et finalement appelle Pagnol et le film se fait…
Lieu de tournage
Le film a été tourné au village du Castellet. Aujourd’hui encore existe un circuit Pagnol de visite guidée…C’est sur la place de l’Ormeau qu’est tournée la première scène du film. L’actuelle Auberge de l’Ormeau était à l’époque l’école devant laquelle le maître d’école discutait avec Pétugue. La rue Droite, le Portail, la rue de la Poste où le curé donne une leçon de philosophie, ou encore l’Église ont été le décor de scènes cultes. Sans oublier La maison d’Angèle, 6 rue de l’Aube, la devanture de la boulangerie rue de la Congrégation, où se trouve désormais la galerie La Dame du Castellet, et l’actuelle crêperie du Roy d’Ys.
À noter…
C’est sur ce film que Pagnol, pour la première fois, c’est résigné à couper trois cent cinquante mètres de film, soit environ 13 minutes. « Ce film a la puissance d’un film de Capra, de John Ford et de Truffaut réunis. Pagnol devait être un homme exceptionnel. » (Steven Spielberg) Ce film resté 9 ans dans le même cinéma aux USA en VO
RAIMU (de son vrai nom Jules Muraire)
À 43 ans il jouait des sketchs au Casino de Paris tantôt déguisé en femme tantôt en bagnard. Il n’avait joué la comédie qu’une seule fois dans l’école des cocottes ou il avait été admirable, mais dans un rôle de 25 lignes, le rôle de La Baume. Pagnol va d’abord lui confier une pièce, ce sera Marius. Raimu préférera le rôle de César à celui de Panisse, un petit rôle, que Raimu va étoffer et que Pagnol allongera de dialogues. Passant au cinéma, Pagnol le choisit pour son premier film Marius, de la trilogie marseillaise, Jules devient fameux et on le propose à la comédie française… C’est dans le film que Raimu va introduire un nouveau sketch, celui des 4 tiers…
Raimu deviendra un des acteurs favori de Pagnol et un ami.
« Raimu est le plus grand acteur du monde » dira Orson Welles après avoir vu le film. Pour Marcel Pagnol, son fidèle complice de la fameuse trilogie Marius, Fanny et César : « Monsieur Raimu est un génie »
Venu pour rencontrer Raimu, Orson Welles demande à Pagnol, comment le contacter. Hélas il vient de mourir. Victime d’un accident de la route, rapatrié en ambulance à Paris, il est opéré à la clinique Lyautey pour réduire différentes fractures. Six mois plus tard, il est admis à l’hôpital américain de Paris pour une opération chirurgicale sans rapport avec l’accident. Il décède au bloc opératoire le 20 septembre 1946 d’une crise cardiaque probablement due à une allergie à l’anesthésiant. Ses funérailles seront parmi les plus importantes du siècle…
Marcel Pagnol
Fils d’un instituteur et d’une couturière, Marcel Pagnol nait le 28 février 1895 à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône. Il est l’aîné d’une famille de quatre enfants. La famille est attachée aux traditions provençales et au réformisme politique. Sa mère laissant Marcel dans la classe de son père lorsqu’elle va au marché, ce dernier a la surprise de le voir capable de lire couramment, alors qu’il n’a que trois ans…
En 1904, la famille loue une maison de vacances « la Bastide Neuve » près du village de La Treille, afin que sa mère, d’une santé fragile, se repose.
Excellent élève, il s’adonne très jeune à l’écriture. Alors au lycée, il publie des poèmes dans la revue Massilia (1910). Il n’a que 15 ans lorsque sa mère meurt la même année. Son père se remarie mais Marcel accepte mal cette trahison d’avec sa mère qu’il aimait tant et se brouille avec son père. Obtenant le bac en 1913 avec la mention « assez bien » il entame des études de lettres à l’université d’Aix en Provence. À dix-neuf ans, en 1914, il crée la revue Fortunio avec l’écrivain et journaliste Gabriel d’Aubarède, revue qui deviendra Les Cahiers du Sud en 1925.
Mobilisé pour la première guerre mondiale, il est réformé en 1915. Il se marie en 1916 avec Simonne Colin et cette même année obtient une licence de lettre et littératures vivantes (anglais).
Pagnol professeur
Nommé répétiteur d’anglais, il est envoyé dans les collèges de Digne, Tarascon, Pamiers (en Ariège) et Aix-en-Provence. Promu professeur adjoint il est nommé au lycée Saint-Charles à Marseille, où il exerce de 1920 à 1922. Durant cette dernière période, il écrira deux pièces en vers.
En 1922 il est nommé au lycée Condorcet à Paris surveillant d’externat, puis professeur adjoint. Finalement il renonce à se présenter à l’agrégation. Voulant apprendre et travailler le théâtre, et écrire des pièces, il craint qu’en cas de réussite a cet examen, il soit éloigné du théâtre en étant nommé dans petite ville de province…
Pagnol et le théâtre
Ses travaux de théâtre commencent à le faire connaître. Un véritable succès arrive avec « Tonton » (ou Joseph veut rester pur – 1924), qu’il a coécrit avec Paul Nivoix, ancien directeur de l’hebdomadaire marseillais Spectator devenu rédacteur à Comœdia à Paris. Leurs pièces suivantes « Les Marchands de gloire » (1925) et « Jazz » (1926) seront boudées par le public… Cela ne l’empêche pas de « prendre congé de l’Éducation nationale pour cause de littérature ».
« Topaze », pièce qu’il a commencé d’écrire en 1923, est une satire de l’arrivisme. Elle est créée en Allemagne au théâtre de la Renaissance à Berlin en 1927 puis au théâtre des Variétés à Paris et connaît un immense succès. Pagnol est lancé !
Puis ce sera « Marius », le premier volet de la trilogie marseillaise. Marcel Pagnol, provençal, vit en exil à Paris. Nostalgique de Marseille il écrit sur le vivre de la Provence, bien que son entourage l’ait dissuadé d’écrire une pièce trop marseillaise… Il existe un grand nombre d’artistes provençaux très en vogue depuis l’après-guerre comme Mayol, Tramel, Raimu et peut être un peu trop de blagues marseillaises… Mais le producteur Oscar Dufrenne qui s’est fait spécialité de les produire accepte de créer la pièce.
Pagnol veut Raimu pour jouer le rôle phare, celui de Panisse. Il cogne à la porte de la loge de Raimu un soir au théâtre. Raimu déguisé en femme n’est pas reconnu par Pagnol. Mais Raimu l’apostrophe, Pagnol se présente et lui propose la pièce. Fortement sollicité, l’acteur le rembarre mais accepte de lire la pièce sur l’insistance de Pagnol. Quelques jour plus tard Raimu dit non au rôle principal, celui de Panisse… il veut César ! Pagnol rétorque que c’est un trop petit rôle. « Aucune importance » affirme Raimu. « J’en ferais un rôle et vous l’étofferez. Mais pourquoi voulez-vous être César ? Parce que toute l’action se concentre sur César, on se rend chez César, et vous ne croyez tout de même pas que c’est moi qui vais faire l’effort de me déplacer pour aller rendre visite aux autres ! »
Dans cette pièce, la partie de carte est supprimé au dernier moment, mais Raimu, Charpin et Fresnay vont la remettre à la générale sans que Pagnol le sache.
La pièce triomphe au Théâtre de Paris. Pagnol devient un des grand auteurs de théâtre…
Pagnol et le cinéma
Dès le début du cinéma parlant, Pagnol rêve de créer ses œuvres en film, support qu’il considère comme la forme la plus adaptée aux histoires qu’il souhaite raconter : « Un cinéma qui peut parler, on ne le fera plus taire. C’est un art nouveau qui vient de naître. Un art complet. ». Mais il doit apprendre le langage cinématographique et la technique. Les producteurs lui propose Alexander Korda comme réalisateur pour lequel Pagnol devient scénariste pour adapter « Marius ». Il refuse de céder la pièce, et impose ses acteurs. Il se fera payer sur recette. Sorti le 10 octobre 1931, Marius est l’un des premiers films à succès du cinéma parlant français. Les recettes sont colossales, y compris à l’étranger.
Il adapte ensuite une autre pièce de sa trilogie marseillaise « Fanny » (sortie le 2 novembre 1932), réalisé par Marc Allégret qui fera triomphe.
Décidant de devenir producteur il fonde au printemps 1932 à Paris sa société de production dont il installe les studios à Boulogne-Billancourt au bord de la Seine et à Marseille au cœur du quartier du Prado. À cette occasion, il passe à la réalisation avec « Le Gendre de monsieur Poirier » qui sort en 1933.
Puis il s’attaque à l’œuvre de Jean Giono, un provençal de l’arrière pays, avec « Jofroi » (1933) puis « Angèle » (1934) dans laquelle il fait rayonner Orane Demazis sa nouvelle compagne et fait connaître Fernandel, puis « Regain » (1937) et enfin « La Femme du boulanger » (1938) peut être son chef d’œuvre.
Il tourne aussi « Merlusse » et « Cigalon » (1935) et enfin la troisième partie de la trilogie marseillaise avec « César » (1936)
Pagnol et la guerre
La Seconde Guerre Mondiale éclate, le sépare d’Orane et l’oblige à interrompre sa production cinématographique pour un temps. Il investit alors sa fortune pour créer un studio de cinéma. Pour cela il cherche un local. Nous sommes en 1941, désormais auteur reconnu et réalisateur de films, donne instruction à son notaire de trouver une structure près de Marseille pour y héberger son Hollywood provençal, la Cité du Cinéma. Son notaire déniche l’affaire et sur description téléphonique, Pagnol achète… C’est en visitant pour la première fois sa nouvelle propriété qu’il comprend tout à coup : ce château est celui qu’il traversait durant son enfance et qui avait failli causer bien des ennuis à sa famille et dont le garde avait tant impressionné sa mère.
Pendant la guerre, Pagnol fait mine de continuer de tourner sous les ordres du gouvernement de Pétain, puis celui de la Kommadantur allemande. Ce film, « La prière aux étoiles» est maintes fois arrêté sous différents prétextes, mais Pagnol financera tous les artistes et techniciens qui contribueront aux quelques maigres bobines tournées en les faisant travailler à la culture horticole des œillets. Le film, inachevé, a été retrouvé en 2023 au Centre National du Cinéma à Bois-d’Arcy par le chercheur Valécien Bonnot-Gallucci travaillant alors pour sa thèse de doctorat. Il compte 80 minutes sur les 240 tournées à l’époque
Henri Moiroud, photographe de Marcel Pagnol, parle de la destruction de La Prière aux Étoiles
Dans son film, « La Fille du puisatier » tourné en 1940, Pagnol utilisera le discours de Pétain (remplacé par un message du général de Gaulle au sortir de la guerre, ce qui rend le film inintelligible) assortie d’une réplique sur l’invasion de la Pologne par les allemands qui fera finalement interdire le film par les allemands. Pendant l’occupation, Pagnol connaîtra des tentatives de récupération par Vichy, des pressions et finalement des menaces. Vichy avait réquisitionné ses labos pour développer des films de propagande. Il vendra même ses studios à la Gaumont afin d’échapper la la Continental film, société allemande implanté à Paris pour contrôler la production cinématographique française.
Commentaire signé Pagnol sur les premières pages de Mein Kampf
La guerre terminée, Pagnol fait sortir son film « Naïs » avec Fernandel, puis « La Belle meunière » en 1948 avec Tino Rossi. Il reprend Topaze avec Fernadel (1951) dont ce sera sa troisième adaptation. Suivront en 1952, « Manon des sources » puis « Ugolin » et en 1954 « Les Lettres de mon moulin ». En 1967 il signera un téléfilm « Le Curé de Cucugnan ».
Son épée en vermeil est décorée aux armes de Marseille d’un côté et de l’autre des noms de Marius, Fanny et César.
Pagnol, réclamera pour la cérémonie de sa réception, deux cents places pour sa famille et ses amis, alors que le règlement ne permet d’en disposer que de vingt. À titre exceptionnel et sur intervention de ses parrains […] Pagnol obtiendra soixante places.
Pagnol l’écrivain
Pagnol n’avait aucune intention de devenir un écrivain. C’est donc par hasard que Pagnol va devenir l’un des plus grands écrivains français.
Un jour en déjeunant chez Pierre Lazareff, Hélène, sa femme qui a créé et dirige le magazine Elle, lui dit « tu n’as jamais rien écrit pour mon journal, ce n’est pas gentil ». Pagnol essaye de se défendre et affirme qu’il ne sait pas écrire des histoires, mais elle insiste et lui demande d’écrire une histoire sur sa mère, histoire que Pagnol lui a déjà raconté autrefois… Pour couper court à la discussion il lui rétorque qu’il va essayer, mais dans son fort intérieur n’a aucune intention de le faire… Hélène ne lâche pas et lui téléphone, parfois plusieurs fois par jour, pour savoir ou il en est. Tant est si bien qu’un jour il affirme avoir déjà commencé à rédiger 5 ou 6 pages. « Bon, je t’envoie un coursier pour les récupérer » lance Hélène.
Pagnol n’a encore rien écrit. Arrive un cycliste qui réclame les feuillets. Pagnol tente de le renvoyer mais ce dernier affirme que s’il ne rapporte pas les écrits il sera mis à la porte… Il a femme et enfants… Pagnol cède, se met au travail tandis que le cycliste brique son vélo. Au bout de quelques pages, Pagnol s’aperçoit qu’un flot de souvenir lui revient brusquement. Peu a peu il écrira cent pages qui seront publiées dans le magazine Elle sous le titre « Souvenirs d’enfance », dans un numéro spécial noël le 3 décembre 1956.
Le texte remanié, augmenté, corrigé deviendra le livre « Le Château de ma mère » (1958). Précédera « La Gloire de mon père » (1957) et suivra « le Temps de secrets » (1960).
Suivront la série romanesque « L’Eau des collines » en 1963.
Marcel Pagnol meurt le 18 avril 1974. Sur sa tombe, au cimetière de Camoins-lès-Bains (Marseille), entre le village de La Treille et du château de la Buzine, on peut lire cette citation de Virgile : Fontes, amicos, uxorem dilexit (il a aimé les fontaines, les amis, sa femme)…
Projection en plein air au Jardin Théâtre du Paradou, Rue Frédéric Mistral – 83143 LE VAL (Var), au centre du village (D2224) sous l’égide du CCAS de la Mairie de Le Val. Démarrage à 20h30 (présentation du film) et début de projection à 21h. Séance gratuite. Buvette payante. Pas de réservation. Attention, les places sont limitées (100).
NOTA : les séances peuvent être annulées ou reportées en fonction des conditions météorologique (vents forts, pluie…) comme en cas de force majeure.
Un film d’Anatole Litvak – 1970, 105 minutes, couleurs, interprété par Samantha Eggar, Oliver Reed, John McEnery, Stéphane Audran, Bernard Fresson…
C’est le week-end du 14 juillet. Danielle Lang dit Dany (Samantha Eggar), secrétaire dans une agence de publicité, tape, au domicile de son patron Michael Caldwell (Oliver Reed), un rapport qu’il doit emporter à Genève. Le lendemain, après avoir conduit Caldwell et son épouse Anita (Stéphane Audran) à l’aéroport, Dany doit ramener la voiture, une somptueuse américaine décapotable, au domicile de son patron. Mais Dany se trompe d’embranchement, et se retrouve au milieu de vacanciers en route sur la nationale 7 vers la côte d’Azur. Elle décide de continuer…
« Des gens affirment l’avoir vue la veille, sur cette même route, mais en sens inverse. Elle retrouve un manteau qu’elle n’avait jamais perdu. Un cadavre est caché dans le coffre de la voiture. Elle est agressée par un inconnu… Face à ces incidents, Dany se sent devenir folle. Perd-elle la mémoire ? La raison ? Qui est-elle vraiment ? Anatole Litvak décrit cet itinéraire cauchemardesque avec élégance et détachement. C’était déjà le ton adopté par Sébastien Japrisot dans son livre. Il ne s’agit pas de nous secouer brutalement les nerfs, mais de faire naître l’angoisse à partir d’incidents mineurs, de coïncidences difficilement explicables, de « signes » annonçant l’insidieuse montée d’un péril » (Jean de Baroncelli, Le Monde, 27 octobre 1970).
Sébastien Japrisot : de son vrai nom Jean-Baptiste Rossi (anagramme) est un écrivain scénariste et parolier. Ses deux premiers romans « Compartiment Tueur » et « Piège pour Cendrillon » ont été rapidement adaptés au cinéma, l’un par Costa Gavras et l’autre par André Cayatte. Son troisième roman La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (Denoël, 1966) sera adapté deux fois au cinéma. En 1970, titre original The Lady in the Car with Glasses and a Gun, réalisé par Anatole Litvak puis en 2015 par Joann Sfar.
Deux autres de ses romans seront adaptés au cinéma : L’Été meurtrier (Denoël, 1977) film réalisé par Jean Becker et Un long dimanche de fiançailles (Denoël, 1991) réalisé par Jean-Pierre Jeunet. En tant que scénariste il a travaillé sur Adieu l’ami réalisé par Jean Herman en 1968 avec Alain Delon et Charles Bronson, Le Passager de la pluie réalisé par René Clément en 1970 (que nous avons vu l’été 2023 dans le cadre du Festival du cinéma de Provence), La Course du lièvre à travers les champs aussi réalisé par René Clément en 1972, Folle à tuer, destiné à Jean-Pierre Mocky, mais qu’Yves Boisset réalisera (Japrisot refusera d’être crédité au générique – deux films que nous verrons peut-être un jour dans le cadre de ce festival) et Les Enfants du marais (1998), film réalisé par Jean Becker.
Les BD et diaporama de Thierry Dubois, amoureux de la nationale 7
La nationale 7 : sans jamais la nommer elle joue un rôle très important dans le film que la version de Johan Sfar en 2015 ne permettait pas de restituer, donnant un goût insipide au film… En effet, la nationale 7 était l’unique route qu’empruntais à l’époque tous les vacanciers parisiens désirant se rendre sur la côte d’Azur… Je n’en dirais pas plus… Mais si vous êtes fan de cette disparue et des trente glorieuses, lisez les bandes dessinées et autoramas de Thierry Dubois consacrés à cette fameuse route !
La voiture que conduit Dany, mais qui appartient à son patron est une Ford Mercury Grand Marquis coupé de 1969. Les collectionneurs l’estiment aujourd’hui entre 20 000 et 30 000 €…
Anatole Litvak est né en Ukraine à Kiev en 1902. Acteur puis réalisateur en URSS, il fuit l’horreur de l’holomodor pur se réfugier en Allemagne ou il effectue le montage de La Rue sans joie de Georg Wilhelm Pabst (1925), Allemagne qu’il fuit du fait de la montée du nazisme pour aller en France ou il réalise Mayerling, avec Danielle Darrieux qu’il lance. Une France qu’il fuit pour aller aux USA parce qu’il est juif… Ses premiers films américains, ouvertement antihitlériens, sont produit aux États-Unis notamment Les Aveux d’un espion nazi, et il collabore avec Frank Capra sur la série de documentaire de guerre Pourquoi nous combattons (un Oscar).
Après guerre, sautant habilement d’un thème à l’autre il passe du thriller d’angoisse (Raccrochez c’est une erreur) à l’un des tout premiers films sur la psychiatrie (La Fosse aux serpents). Ayant retenu les horreurs de la guerre, il se penchera sur les thèmes de la quête identitaire, de la révolution russe, de l’insurrection, de la répression, du nazisme… à travers une dizaine de films. Pendant cette même période il réalise en France Aimez-vous Brahms (1961 – adapté de Françoie Sagan) et deux thrillers : Le Couteau dans la plaie (1962) et La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (1970), son dernier film. Il meurt en 1974. Il est inhumé au Père Lachaise à Paris.
Samantha Eggar est une actrice anglaise injustement oubliée qui obtint le Golden Globe de la meilleure actrice et le Prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1965 pour le sulfureux film L’Obsédé de William Wyler… Elle fera une belle carrière à Hollywood en paraissant dans des films comme L’Extravagant docteur Dolittle (1967), Le Phare du bout du monde (1971), Chromosome 3 (1979)…
Oliver Reed avec son physique massif commença sa carrière dans les films d’horreur de la Hammer au début des années 1960. Il est le neveu de Carol Reed, le réalisateur entre autres du Troisième Homme (1949). Il est célèbre pour son rôle de Gerald Critch dans le film Love (1969)de Ken Russel et notamment pour une scène de lutte à la japonaise ou les deux protagonistes sont nus. Hélas alcoolique sa carrière décline dans les années 80. Ridley Scott lui confie quand même le rôle important de Maximo (le maître des gladiateurs) dans Gladiator, mais décède pendant le tournage. Par respect envers l’acteur, les producteurs décident de garder ses scènes et de modifier le scénario en conséquence.
John McEnery est connu pour avoir joué Mercurio dans le film Roméo et Juliette (1968) de Franco Zeffirelli… Il fera une petite carrière en France notamment sous la direction de Vadim ou Gérard Brach puis se tournera vers les feuilletons TV en Angleterre.
Stéphane Audran est une actrice de théâtre, venue au cinéma par la nouvelle vague ou elle rencontre et se marie avec Claude Chabrol après avoir épousé Jean-Louis Trintignant rencontré à l’académie Charles Dullin. Elle sera souvent exploité par son mari (Les Bonnes femmes en 1960, Le Scandale en 1967, Les Biches en 1968, la Femme infidèle en 1969, Le Boucher en 1970…) , et nous l’avons vue lors de notre édition zéro en 2022 dans le film Saint-Tropez Blues ou elle joue un second rôle, son mari, Claude Chabrol jouant un petit rôle d’une scène. Elle se caractérise par sa voie traînante, et son interprétation magistrale de grandes bourgeoises modernes, élégantes, calmes et complexes. Nominée quatre fois pour le César pour un second rôle, elle l’obtiendra pour le film Violette Nozière. En 1974 elle obtiendra le BAFA de la meilleure actrice pour ses rôles dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Buñuel et Juste avant la nuit de Claude Chabrol. L’un de ses derniers films, Le Festin de Babette la remet au premier plan.
Bernard Fresson fait de brillantes études. Licencié en droit, il choisit HEC dont il sort major, envisage une carrière de sportif, mais s’oriente finalement vers l’art dramatique… D’abord au théâtre avec Jean Vilar sous la direction de metteurs en scène comme Robert Hossein, Paul Claudel ou Peter Ustinov, mais c’est Alain Resnais qui le fait débuter à 28 ans au cinéma dans Hiroshima mon amour… Sa carrière est lancée. On le connait souvent pour des rôles secondaires très exigeants. Comme il parle impeccablement l’anglais, il sera souvent choisit dans des productions étrangères anglo-saxonnes pour représenter un personnage franchouillard (Le Train, French Connection 2, …). Il a été deux fois césarisé pour une second rôle :Garçon ! (1984) et Place Vendôme (1999).
Michel Legrand a déjà une longue carrière de compositeur de musique de cinéma (Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort, L’Affaire Thomas Crown, La Piscine…) lorsque Anatole Litvak fait appel à lui pour la musique de La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil… Celle que vous allez entendre représente parfaitement ce road movie notamment avec les coups de trompettes qui simule le klaxon de la voiture conduite par Dany… Dans le générique, Michel Legrand se fend d’un clin d’œil en cassant la partition mélodique pour une musique concrète atonale au moment ou son nom apparait…
Le générique façon Saul Bass (qui a fait le générique de Bonjour Tristesse) ou Maurice Binder (qui à fait la plupart des générique des films de James Bonf) est de Jean Fouchet, graphiste et truquiste français injustement oublié. Il vous fera penser à ceux des films comme Charade, Grand Prix ou Un Monde Fou, Fou, Fou… Il a créé les génériques de la plupart des films de Gérard Oury, mais aussi de Borsalino ou La Piscine, deux films que nous verrons certainement dans le cadre de ce festival, ou encore de Le Jour le plus long, L’Homme de Rio ou Les Parapluies de Cherbourg…
Note personnelle : ce film est rare. Quentin Tarantino venu en France en 2016, avait demandé qu’on le projette dans le cadre du festival Lumière à Lyon. L’intrigue est sophistiquée. Le film est complexe, tortueux, machiavélique… Alors n’en ratez pas une miette !
Lieux de tournage. ● En Provence : Avignon, Villeneuve lès Avignon (Vaucluse), Marseille (Bouches-du-Rhône), Sainte Maxime (Var), Provence (paysage), Côte d’Azur; ● Remoulin, pont du Gard (Gard); ● Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire); ● Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne). Le café Pacaud est devenu « La Table des Glaces » Brasserie Salon de thé; ● Barbizon (Seine et Marne), hostellerie du Grand Veneur aujourd’hui disparue. ● Orly (Val de Marne). À Marseille, certains scènes sont tournées dans le fameux parking « La Tour » de la Shell cours Estienne d’Orves… Au milieu des années 60, le nombre de voitures circulant dans Marseille devenait problématique et les places de stationnement étant rarissimes. le maire, Gaston Defferre, avait concédé à la Shell la création d’un parking aérien au centre de la ville, cours Estienne-d’Orves.
Parking Shell « La Tour » cours Estienne d’Orves
Inauguré en 1965, il comptait 375 places de parking, réparties sur trois étages. Cet édifice devait être surmonté d’une tour comptant plus de 10 étages et un robot doté d’un ascenseur pour parquer les voitures automatiquement…
Parking Shell « La Tour » cours Estienne d’Orves
« Un gigantesque cargo », « un pachyderme de béton »… le parking, très mal fréquenté le soir venu, défigurait le quartier historique des Arcenaulx et fédérait la colère des habitants.
Parking Shell « La Tour » cours Estienne d’Orves
C’est Jeanne Laffitte, éditrice installée sur le cours (librairie les Arcenaulx) à l’époque adjointe du maire Robert Vigouroux (successeur de Defferre) qui fédérera les opposants et obtiendra gain de cause. L’ordre définitif de démolition sera donné en septembre 1986 et la démolition commencera l’année suivante.
Démolition du parking Shell « La Tour » cours Estienne d’Orves
Projection en plein air au Jardin Théâtre du Paradou, Rue Frédéric Mistral – 83143 LE VAL (Var), au centre du village (D2224) sous l’égide du CCAS de la Mairie de Le Val. Démarrage à 20h30 (présentation du film) et début de projection à 21h. Séance gratuite. Buvette payante. Pas de réservation. Attention, les places sont limitées (100).
NOTA : les séances peuvent être annulées ou reportées en fonction des conditions météorologique (vents forts, pluie…) comme en cas de force majeure.
Un film d’Otto Preminger – 1958, 94 minutes couleurs (quelques scènes de flashback en noir et blanc), interprété par Deborah Kerr, David Niven, Jean Seberg, Mylène Demongeot, Juliette Gréco…
À l’origine il y a le roman que Françoise Sagan publie alors qu’elle n’a que dix-huit ans, et n’est pas encore majeure ! (à cette époque la majorité est délivrée à 21 ans…). Une œuvre qui connait un succès foudroyant basé sur le scandale… François Mauriac, critique, publie à la une du Figaro un éditorial ou il qualifie l’œuvre de « dévergondage de l’adolescence féminine, plaie d’une époque où les plaies ne se comptent plus ». Mais il adouci son propos en présentant Sagan comme un « charmant petit monstre de dix-huit ans ». Le propos ? Cécile (Jean Seberg), lycéenne parisienne rate son baccalauréat, et passe l’été de ses dix-sept ans dans une belle villa de la Côte d’Azur avec son père Raymond (David Niven) et la maîtresse de ce dernier, Elsa (Mylène Demongeot), femme légère, superficielle et vaniteuse. Cécile et son père ont une relation fusionnelle qui va vite devenir sombre et conflictuelle jusqu’au drame, lors de l’apparition d’un beau jeune homme et d’une amie de la défunte femme de Raymond, Anne (Deborrah Kerr)… À part le New York Times, les Critiques seront unanimes à souligner la qualité du film, y compris François Truffaut pourtant peu enclin à soutenir les grosses productions tournées « à la papa »…. Le public suivra. Otto Preminger signe là une excellente adaptation du roman de Françoise Sagan.
Extrait d’une interview d’Otto Preminger par François Chalais qui présente le film « Bonjour tristesse » en cours de tournage sur la Côte d’Azur (INA).
Françoise Sagan nait en 1935 dans une famille de petite bourgeoisie. C’est le quatrième enfant après la mort de son frère Maurice en bas âge. Dès lors, les parents passent à Françoise tous ses caprices. Sa sœur dit à ce sujet : « Elle était une enfant pourrie-gâtée. Toute sa vie, elle a joui d’une totale impunité. ». Le journaliste Tristan écrit d’elle : « Adulte, gâtée par le succès, elle restera un Petit Poucet androgyne, qui sème des trous de cigarettes partout sur son passage. » (Lire février 2008)… Son crédo est adapté de sa vie : des récits romantiques mettant en scène une bourgeoisie riche et désabusée, défrayant aussi régulièrement la chronique mondaine et judiciaire. Elle sera l’égérie de la jeunesse d’alors…
Otto Preminger… est né en 1905 à Wiznitz (Autriche-Hongrie, actuellement Ukraine). Juif, sa famille déménage à Vienne en 1915 pour plus de sécurité. Il se passionne pour le théâtre et monte de nombreuses pièces. Il réalise un premier film en 1931 en Autriche. Remarqué par Hollywood il est invité en 1934 à venir travailler en Amérique. Après quelques films mineurs, il se brouille avec Hollywood et fait une carrière de metteur en scène de théâtre à Broadway jusqu’en 1940. Il revient au cinéma d’abord comme acteur en 1942, puis commence une brillante carrière de réalisateur avec d’important succès comme Laura (1944) pour lequel il remplace Mamoulian, puis Scandale à la cour (1945) pour lequel il remplace Ernst Lubitsch malade qui décèdera en 1947. Devenant indépendant en 1953 grâce aux Artistes Associés, il signe ses plus grands chefs d’œuvres : Rivière sans retour (1954), Carmen Jones (1954), L’Homme au bras d’or (1955), Sainte Jeanne (1957), Bonjour tristesse (1958), Porgy and Bess (1959), Autopsie d’un meurtre (1959), Exodus (1960)… Luttant discrètement contre le MacCarthysme il demandera à plusieurs reprises à Dalton Trumbo de faire les scénarios de ses films alors que celui-ci vient de passer une année en prison… Dalton Trumbo sortira de la liste noire des interdits d’Hollywood grâce à l’action de Preminger refusant que le nom du scénariste ne soit pas affiché dans le générique d’Exodus… Il décède en 1986.
Jean Seberg est une actrice franco-américaine découverte par Otto Preminger qu’il fit tourner en 1957 à 19 ans pour son film Saint Jeanne dans lequel elle incarne Jeanne d’Arc. Bonjour tristesse est donc son deuxième film et avec le même réalisateur. Pour les français elle est l’inoubliable Patricia qui vend le New York Herald Tribune dans les rues de Paris et s’amourache d’un truand incarné par Jean-Paul Belmondo dans le film de Jean-Luc Godard À bout de souffle. Marié à Romain Gary, elle fait figure de vedette en même temps qu’elle est une icône de la vie culturelle. Son engagement à défendre les noirs aux USA fait d’elle une cible du FBI qui la traque et tente d’empêcher ses activités politiques. Elle décède à 40 ans sans que l’on sache s’il s’agit d’un suicide…
Extrait du film À bout de souffle (Godard) dans lequel Jean Seberg vend le New York Herald Tribune
Deborah Kerr est l’une des rares rousses au cinéma. Elle est britannique et nait en Écosse en 1921. Formée à la danse classique elle se tourne rapidement vers le théâtre puis débute au cinéma dans les années 1940. C’est Michael Powell, immense réalisateur anglais et pape de la couleur au cinéma qui la révèle d’abord dans Espionne à bord (1940) puis dans Colonnel Blimp (1943) avant sa consécration dans Le Narcisse noir (1947). Elle fait alors une brillante carrière à Hollywood (Les Mines du roi Salomon en 1950, Quo Vadis en 1951, Le Prisonnier de Zenda en 1952, Jules César en 1953 et Tant qu’il y aura des hommes la même année ou encore Le Roi et moi en 1956…). Nommée six fois pour l’Oscar de la meilleure actrice, elle ne l’obtiendra jamais. On lui donnera finalement un Oscar d’honneur en 1994, l’Académie l’ayant salué pour son jeu de femme « d’une grâce et d’une beauté impeccables dont la carrière a été marquée par la perfection, la maîtrise de soi et l’élégance ». Elle décède en 2007. Véritable « Lady » du cinéma elle se distingue par sa rigueur, sa prestance et son énergie. Une des raisons qui la fit souvent voir dans des péplums (Les Mines du roi Salomon , Quo Vadis, Jules César, Tonnerre sur le temple…) ou dans des rôles de religieuse tenté par le diable (Le Narcisse noir, Dieu seul le sait…). Mais sa scène la plus célèbre reste celle du baiser sur la plage dans le film de Fred Zinneman Tant qu’il y aura des hommes…
De mère française, David Niven est considéré comme le personnage le plus british du cinéma et joue de cet aura dans la plupart de ses films. Né en 1910, il sera soldat pendant la guerre de 39-45 comme son père l’avait été en 14-18. Gamin difficile et chapardeur il sera renvoyé de plusieurs écoles. Contractant avec l’armée il s’en échappe vers l’Amérique, fait le commerce du Whisky puis du rodéo et tout un tas d’autres petits boulots, notamment à Cuba, aux Bermudes ou au Mexique pour survivre… Finalement il revient aux USA une fois son visa obtenu et se présente dans une agence de casting ou il est classé « Anglo-Saxon de type 2008 » et à ce titre apparaît dans quelques films. Remarqué par Samuel Goldwyn (MGM) il commence une carrière de second rôle qui s’achève avec Raffles, gentleman cambrioleur et fait de lui un acteur reconnu. Lorsque la guerre éclate il retourne en Angleterre, s’engage pour se battre et tourne en parallèle dans des films de propagande pour soutenir l’effort de guerre. Il participe à l’opération Copperhead destinée à tromper l’ennemi en fabriquant un sosie du maréchal Montgomerry que l’on filme là ou l’ennemi ne s’attend pas à le voir. Il débarque alors en Normandie quelques jours après le 6 juin 44…
Sa carrière démarre alors après guerre notamment avec le film Une Question de vie ou de mort (1946) de Michael Powell et Emerich Pressburger. Mais sa carrière hollywoodienne prend un mauvais virage lorsqu’il se fâche avec Goldwyn… C’est Otto Preminger qui le fait sortir de l’ombre avec La Lune était bleue (1953). Dès lors les succès s’enchainent avec : Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1956), Bonjour tristesse (1958), Les Canons de Navarone (1961), Les 55 Jours de Pékin (1963), Casino Royale (1967), La Panthère rose (1963…), Le Cerveau (1969)… Il devait être le premier James Bond, choisi par l’auteur Ian Fleming, mais les producteurs ont préférés Sean Connery. Il prendra sa revanche et sera bien le vrai James Bond dans le film parodique Casino Royale version 1967 aux côtés d’autres faux James Bond interprétés par Peter Sellers, Ursulla Andress ou Woody Allen… En 1980 il est atteint par la maladie de Charcot et meurt à 73 ans en 1983, après avoir révélé qu’il était le fils caché de Sir Thomas Comyn-Platt, un homme politique anglais conservateur.
Que dire de notre nunuche préférée, Mylène Demongeot ? Finalement, sous ses airs de boudeuse à la Brigitte Bardot dont elle est la copine et la concurrente, elle fera une belle carrière nationale et internationale, aussi bien pour des productions américaines, qu’italiennes… Né en 1923 (« rajeuni » de deux ans par sa mère) elle passe son enfance à Nice et apprend assidument le piano. Puis, revenue à Paris avec sa famille elle s’inscrit au cours Simon, puis à celui de Marie Ventura. Ses premiers petits rôles au cinéma commence en 1953 et elle est choisi par Raymond Rouleau pour Les Sorcières de Salem qui lui apporte le succès. Elle enchaine alors rapidement avec Bonjour Tristesse. Mais loin d’être la nunuche que l’on croit elle fera des prestations remarquablement dramatique notamment dans l’étrange Le Cavalier noir (1961) de Roy Ward Baker, puis des rôles espiègles et tendres notamment pour Michel Deville (À cause, à cause d’une femme et L’Appartement des filles en 1963). Mais elle est plus connue pour ses rôles populaire notamment dans la trilogie des Fantomas de André Hunnebelle.
Mylène Demongeot et sa copine Brigitte Bardot, toutes deux protectrices des animaux.
Elle a résidé dans le Var, dans l’île de Porquerolles la villa « Les Myriades » entre 1981 et 2009, villa qu’elle revend 10 ans après la mort de son mari Marc Simenon. Les années 2000 la voie de tourner vers des rôles plus murs comme dans 36 Quai des Orfèvres ou la série des Camping.
La villa de La fossette… Est celle qui sert de décors principal au film. C’était la propriété du couple « libre » Lazareff. Pierre Lazareff fût en son temps l’un des plus grand journaliste. Sa femme Hélène Gordon Lazareff créa le magazine Elle.
Pierre Lazareff et sa femme Hélène Gordon Lazareff
Pierre crée son premier journal à 9 ans et malgré l’opposition de ses parents parvient à vendre un article au journal La Rampe qui le publie le 1er juin 1921. Son père l’inscrit au lycée Condorcet, mais il préfère devenir journaliste et se fait embaucher par le journal Le Peuple, fondé par la CGT. Attiré par les artistes il devient secrétaire de Mistinguett, puis attaché de direction au Moulin Rouge. Après différentes affectations journalistique, notamment pour la rubrique des spectacles ou la mode, et du fait de son talent et son entregent, il est nommé directeur de la rédaction de Paris-Soir en 1931. À la libération, il rebaptise le journal France Soir qui deviendra le quotidien français le plus lu de tous les temps. Ce quotidien ne paraissant pas le dimanche, il créé Le Journal du dimanche en 1949. Puis il remanie et rebaptise différentes publications (France Dimanche, Télé 7 jours). Pionnier de la TV il fonde Cinq colonnes à la une, le premier magazine de reportage TV…
Radiotéléphone de voiture monté sur une DS années 50 60
Une anecdote… À une époque ou obtenir le téléphone était un exploit, Pierre Lazareff obtint une ligne de voiture (rarissime à l’époque ou seuls quelques militaires, le président de la république et quelques ministres en était dotés) et décida d’appeler son ami Marcel Bleustein-Blanchet publiciste. Étonné de cette possibilité, Marcel tenta d’en obtenir un et quelques mois plus tard, il appela son ami Pierre, qui s’impatientait car sa deuxième ligne de voiture sonnait !
La pointe de la Fosette ou est située la maison au Lavandou
La fossette était leur propriété de vacance au Lavandou. Installé sur une anse et dissimulée des regards par une petite forêt, elle descend jusqu’à la mer, à travers les rochers ou une piscine est creusé dans le roc.
Le générique du film est de Saul Bass l’un des très grand graphiste des films d’Hollywood. Le motif final rappel l’élégance des traits des dessins de Jean Cocteau.
Saul Bass, adepte du constructivisme russe, a commencé sa carrière de conception de génériques de films avec Carmen Jones d’Otto Preminger et continuera a concevoir pour Preminger pour neuf autres génériques… En dehors de cela il a notamment fait les génériques des films suivants : Sept ans de réflexion de Billy Wilder, Sueurs froides, La Mort aux trousses et Psychose d’Alfred Hitchcock, Spartacus de Stanley Kubrick, West Side Story de Robert Wise, Un monde fou, fou, fou, fou de Stanley Kramer, Grand Prix de John Frankenheimer, Les Affranchis, Les Nerfs à vif, Le Temps de l’innocence et Casino de Martin Scorsese… Voir le reportage « Les génériques de Saul Bass Et Elaine Bass » dans la série Blow Up d’Arte.
Noir et blanc et couleurs… Otto Preminger décide de filmer une partie de Bonjour Tristesse en couleur et l’autre en noir et blanc. Voici ce que dit un internaute anonyme à ce sujet : « L’idée de tourner le présent en noir et blanc et le flasback en couleur donne de la structure au scénario. Cela confirme le talent de Preminger à créer des univers homogènes à travers lesquels les contradictions des personnages nous amènent à réfléchir sur des aspects de la condition humaine. »
L’an dernier notre édition zéro avait permit de tester la faisabilité de notre projet (logistique, matériel, accueil, présences….). Le thème en était la douceur de vivre en Provence et nous avions diffusé « Ce sacré grand père » de Jacques Poitrenaud et « Saint-Tropez blues » de Marcel Moussy.
Cette année le thème est crime en Provence avec la diffusion des films :
→ « Le Pull-over rouge » de Michel Drach le mercredi 23 août (fiche du film)
→ « Le Passager de la pluie » de René Clément le jeudi 24 août (fiche du film)
Projection en plein air au Jardin Théâtre, Rue Frédéric Mistral – 83143 LE VAL (Var), au centre du village (D2224) sous l’égide du CCAS de la Mairie de Le Val. Démarrage à 20h30 (présentation du film) et début de projection à 21h. Séance gratuite. Buvette payante. Pas de réservation. Attention, les places sont limitées.
NOTA : les séances peuvent être annulées ou reportées en fonction des conditions météorologique (vents forts, pluie…) comme en cas de force majeure.
Mélancolie Mau (Marlène jobert), surnommée Mélie, a épousé en aviateur souvent absent de leur foyer de La Capte (Hyère).
Agressée puis violée chez elle, un soir, par un inconnu qui venait le même jour d’arriver en autocar un jour de pluie, elle parvient à le tuer puis, se débarrasse du cadavre dans une crique.
Le lendemain surgit Harry Dobbs (Charles Bronson) un américain qui se prétend policier et s’introduit dans la maison. Il s’intéresse de très près à l’affaire dont il connait les tenants. Harcelant Mélie de questions auxquelles elle refuse de répondre, elle joue un jeu dangereux à la limite du sado-masochisme, d’autant que la police qu’elle redoute, enquête sur cette affaire…
Charles Bronson et Marlène Jobert – Le passager de la pluie – Film de René Clément
Marlène Jobert dans « Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages » de Michel Audiard
Elle quitte le registre comique en tournant « L’Astragale » (1968) et c’est pour cette interprétation que Clément la choisie pour son film, « le passager de la pluie ». Elle enchainera les succès avec ce film et bien d’autres : « Dernier domicile connu » (1970), « Les Mariés de l’an II » (1971). Elle retrouvera ce même atmosphère de thriller psychologique avec « Folle à tuer » d’Yves Boisset (1975), un film que nous prévoyons de passer dans ce festival un jour futur.
Refusant le stress des plateaux de tournage elle décide de se consacrer d’abord à la chanson, puis comme conteuse, ce qui lui laisse plus de temps pour sa vie de famille.
Elle est la mère de l’actrice Eva Green.
Un acteur viril Charles Bronson
Charles Bronson, doit son premier rôle à André de Toth qui le fait figurer en assistant sourd et muet d’un criminel défiguré dans l’incendie de son musé et qui décide de recréer son spectacle en se servant ce chair humaine pour son musée de cire… Le film « House of Wax » (en français, « L’Homme au masque de cire ») est un des touts premiers en relief couleur (1953). À noter qu’André de Toth, le réalisateur est borgne !
Bronson devient rapidement connu pour les rôles de bagarreur (guerre, western…) et est choisi par Sergio Leone pour tourner dans le film « Il était une fois dans l’ouest » (1969 France) .
Jean Herman (plus connu sous son pseudonyme de plume Jean Vautrin et que l’on connait bien à Barjols ou il a aider à monter le centre Oriane pour autistes) profite du passage de Bronson en Europe pour réaliser le film « Adieu l’ami » avec comme vedette Alain Delon. Ce dernier aurait préféré une vedette au moins aussi connue que lui… Mais le producteur Charles Silberman a du flair et impose Bronson. Le scénario est de Sébastien Japrisot. Le film rencontre un succès considérable (2 639 716 entrées).
Voulant renouvelez l’exploit, Silberman demande à Japrisot un scénario axé sur la personnalité de Bronson. Le réalisateur René Clément qui a lancé la carrière d’Alain Delon, lui demande son avis sur Bronson. Il lui confirme que c’est l’acteur qui lui faut et Bronson reçoit le scénario. À la lecture, Bronson refuse le rôle, car il n’apprécie pas Japrisot . Il a trouvé le scénario de « Adieu l’ami » peu vraisemblable. C’est sa femme, Jill Ireland qui pousse BRONSON a accepter : « Ma femme m’a aidé à faire des choix intelligents ». Elle m’a poussé dans des directions où je ne voulais pas aller. C’est elle qui a tenu à ce que je tourne « Adieu l’ami » avec Alain DELON film qui a reçu d’excellentes critiques et qui a été une bonne affaire commerciale. Tout de suite, la même équipe m’avait demandé pour « Le passager de la pluie » et j’avais refusé. Jill était furieuse car elle aimait beaucoup le script. Mais je ne m’étais pas très bien entendu avec le scénariste et je n’avais pas envie de retravailler avec lui. Jill m’a finalement convaincu et, ironie du sort, « Le passager de la pluie » a changé toute ma carrière. Donc elle avait raison. Une femme voit souvent dans un scénario des choses qu’un homme ne peut pas voir« . Le film fera 4 763 855 entrées en France… La star Bronson est lancée
Certainement l’un des plus grand réalisateur français, et le seul à avoir reçu deux fois l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, pour « Au-delà des grilles » (1951) puis pour « Jeux interdits » (1953). C’est aussi le cinéaste le plus primé du festival de Cannes avec cinq récompenses…
René Clément lors d’une interview en 1960 (image INA)
Pendant ses études d’architecture aux Beaux Arts, il réalise un dessin animé (court métrage) intitulé « César chez les gaulois ». Lors de son service militaire il rencontre Jacques Tati et réalise avec ce dernier un court métrage « Soigne ton gauche ». Dans ces deux réalisations transparait déjà son sens du dynamisme, son habilité au découpage et sa maîtrise technique.
Dans les années trente et jusqu’au début des années quarante il réalise de nombreux documentaires dont « Ceux du rail » qui le fera choisir comme réalisateur pour son premier long métrage « La Bataille du rail » (1946 – 5,7 millions d’entrées) par les cheminots français, pour y exalter la gloire de la résistance. Premier film, et déjà deux prix à Cannes (Prix du Jury International, Prix de la mise en scène) et le prix Méliès (meilleur film français décerné par la critique).
La même année, son second film, pour lequel il n’est crédité que de « réalisateur technique » est « Le Père tranquille » (6 millions d’entrées) que Noël Noël encadre et revendique en tant réalisateur et bien entendu, acteur. Clément a déjà joué le conseiller technique pour le film « La Belle et la bête » de Jean Cocteau.
Mais si l’on doit se souvenir de lui, ou plutôt de ses films, c’est avec le marquant « Jeux Interdit » (1952) ou la toute petite Brigitte Fossey, séparée de son copain par la guerre croit le retrouver… Sur une musique aujourd’hui bien connue, celle de Narcisso Yepes.
Jeux interdits – René Clément – Scène finale
Puis il y aura, entre autres, « Plein Soleil » (1960) ou Alain Delon devint une star…
NOTE : dans notre festival nous avons prévu de vous montrer plusieurs films de René Clément, dont « Les Maudits », « Jeux Interdits », « Les Félins » et « La Course du lièvre à travers les champs ».
De son vrai nom Jean-Bapstise Rossi (anagramme) est un romancier et scénariste né à Marseille en 1931. Il est surtout connu pour ses romans policier tous adapté au cinéma, comme « Compartiment tueurs », « Piège pour Cendrillon », « La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil » (la version mythique d’Anatole Litvak qu’un jour nous présenterons au festival), « L’Été meurtrier » et « Un Long dimanche de fiançailles »…
Le film a été principalement tourné à Hyères entre le 2 juin et le 4 août 1969, c’est à dire en Provence, une région que René Clément a souvent utilisé comme décors, notamment pour « Les Maudits », « Jeux interdits », « Les Félins » et ou il avait résidé notamment à Monaco. Ce film est l’occasion de revoir le Hyères de la fin des années 60, celui de La Capte notamment, hameau entre Hyères et la presqu’île de Gien. À l’époque, peu de béton !
Il y a aussi Japrisot né à Marseille et Clément qui aime la Provence. De bonne raison pour que ce film rare soit diffusé dans le cadre de notre festival.
Un film de Michel Drach – 1979, 120 minutes, couleur, interprété par Serge Avédikian, Michelle Marquais, Claire Deluca, Roland Bertin, Roland Blanche, Pierre Maguelon, Gérard Chaillou, Maud Rayer…
Lors d’un weekend de pentecôte en 1974, la petite Marie Dolorès Rambla, est enlevé au pied de sa cité HLM à Marseille. Peu de temps après, à La Pomme, un automobiliste commet un accident à un carrefour en grillant le stop et s’enfuit. Un peu plus tard, non loin du lieu de l’accident, un jeune homme demande de l’assistance, car sa voiture s’est enlisée dans une champignonnière. C’est Christian Ranucci un niçois…
Ainsi commence entre Marseille et Nice, l’un des plus célèbre affaire criminelle des années 70 et relate l’enquête, le procès, la condamnation et le l’exécution d’un des derniers condamnés à mort.
Michel Drach filme avec fidélité le roman « le pull-over rouge » de Gilles Perrault qui prend le partit de la thèse de l’innocence de Christian Ranucci. Pour ce faire, le réalisateur fait jouer des acteurs peu connus, et notamment Serge Avédikian pour sa ressemblance avec le meurtrier.
Christian Ranucci (Wikipedia)
Serge Avédikian (UNIFRANCE)
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Ranucci coupable ou non ?
À l’origine il y a donc un livre, écrit par Gilles Perrault, qui défend la thèse de l’innocence de Ranucci. Par la suite, aux cours d’interviews, l’auteur accusera les policiers chargés de l’enquête de « forfaiture », de « conduite crapuleuse », de « légèreté et de partialité » et sera condamné à deux reprises pour diffamation…
Pendant toute cette affaire, avant même les faits, mais aussi pendant l’enquête, l’instruction et le procès, différentes autres affaires criminelles vont peser lourd sur le ressentit populaire et par conséquent sur la sentence… Le film parle notamment de :
L’affaire Cartland 1973 : elle se déroule peu avant l’affaire Ranucci. Le 18 mars 1973 est retrouvé mort John Cartland égorgé et le crâne défoncé à coups de hache. Un oreiller lesté de pierres a servi à l’assommer et l’on découvre un couteau ensanglanté et une hache, de marque anglaise, des armes qui appartiennent à la famille Cartland… Le fils, blessé est envoyé à l’hopital de Salon de Provence et la police le soupçonne à cause de sa relation avec une femme mariée non approuvé par le père qui a, en sus, déshérité le fils… Bien que la police française ait bouclé le dossier et considéré le fils coupable, il n’y aura aucun procès. Le fils étant revenu en Angleterre et Scotland yard jugent les preuves insuffisantes, le gouvernement britannique refuse l’extradition. Il s’ensuivra une guerre des polices entre la française et l’anglaise et le fils Jérémy Cartland, ne sera jamais jugé et décèdera en 2014. Un meurtre jamais élucidé…
L’affaire DEVEAUX débute le 7 juillet 1961 quand une fillette de Bron près de Lyon, est assassinée alors qu’elle était sous la surveillance de Jean-Marie Deveaux, un apprenti boucher de 19 ans, garçon un peu simplet, crédité comme mythomane. Avouant sous la pression être l’auteur du crime. Il se rétracte ensuite mais fini par être jugé le 7 février 1963 et DEVEAUX est condamné à 20 ans de prison. Clamant son innocence et devant sa faiblesse d’esprit, de nombreuses personnalités, dont Jean Rostand ou Frédéric Pottecher, et même le vice président de l’assemblée nationale, se constituent en commité pour la révision de son procès, ce qui sera obtenu de haute lutte malgré un important vide de forme, et conduira à son acquittement le 27 septembre 1969. la justice lui accorde alors une indemnité de 125 000 francs pour ses huit années de prison et cette affaire sera à l’origine en France de la loi du 17 juillet 1970 pour l’indemnisation des victimes d’erreur judiciaires. Cette affaire, qui s’est déroulé bien avant l’affaire Ranucci, montre qu’une enquête bâclé avait conduit un innocent en prison…
L’affaire Patrick HENRY débute le 30 janvier 1976 lorsque Philippe Bertrand, âgé de sept ans est enlevé puis assassiné par Patrick Henry qui sera arrêté le 17 février de la même année. On est à 3 semaines du début du procès de Ranucciqui débutera le 9 mars 1976… L’opinion publique, réclame la peine de mort. Le 18 février, Roger Gicquel présentateur du journal de 20 heures sur TF1 lancera, à propose de cette affaire : « La France a peur. Je crois qu’on peut le dire aussi nettement. […] Oui, la France a peur et nous avons peur, et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois. Parce qu’on voit bien qu’il débouche sur des envies folles de justice expéditive, de vengeance immédiate et directe. […] » Trois ministre du gouvernement : Michel Poniatowski (ministre de l’intérieur), Jean Lecanuet (garde des sceaux), et Robert Galley (ministre de l’équipement) réclament la mort de Patrick Henry… À ce moment les français sont entre 74% et 83% pour la peine de mort selon les sondages…
L’affaire Vincent GALLARDO démarre le 21 juillet 1976, le jour même ou l’avocat de Ranucci s’entretient avec le président de la république au sujet d’une possible grâce. Le petit Vincent abordé par un homme en voiture est emmené et son corps retrouvé à Hyères le 23 juillet. Il a été jeté vivant dans la mer et est mort noyé…
Les mensonges, oublis ou incohérence du récit
Enfin il me faut vous dire que le film ment… Il ment directement par des scènes inventés ou indirectement par omission… C’est ainsi que le frère de la victime le petit Jean-Baptiste Rambla mentionne un homme en voiture, et le film montre une présentation de photos pour reconnaitre la voiture, scène qui a été inventée. De même lors du tapissage les époux Aubert, témoins de l’accident, n’hésitent pas à reconnaître Ranucci contrairement à la scène d’hésitation que montre le film, tiré du récit de certains journaliste qui ont brodés sur l’affaire. Christian Ranucci sort de son interrogatoire avec les policiers avec de nombreuses plaies au visage laissant entendre qu’il est victime d’un tabassage policier… Ce sont des égratignures qu’il s’est fait dans les buissons en tentant de cache sa victime. La tâche de sang sur la pantalon, Ranucci raconte qu’il s’est fait une plaie à la jambe…. Le médecin légiste ne la trouve pas…
Quand au tabassage de Ranucci, il faut savoir que le médecin légiste qui l’a vu plusieurs fois ne constate aucune autre plaies que les égratignures dues à la végétation épineuse( agéras) sous laquelle il a caché la victime. C’est d’autant plus improbable, que le couloir derrière lequel Ranucci était soumis aux question des policiers était rempli de journalistes, chose courante à l’époque. Ils aurait dû entendre… …
Quand au chien policier rien dans les PV ne mentionne qu’on lui a donné à renifler le fameux pull-over rouge… Concernant la porte conducteur du véhicule conduit par Ranucci, qu’il serait impossible d’ouvrir après l’accident, aucune trace d’aucune sorte dans les PV de constat et d’audition de ce supposé blocage… Enfin en ce qui concerne le « paquet » que les passagers de la voiture accidentée par Ranucci aurait vu, il s’agit d’une phrase rapportée par téléphone par un policier aux gendarmes avant que le rapt ne soit connus et sans qu’aucun PV signé des témoins ne le mentionne ! Pour couronner le tout, le film omet sciemment d’évoquer que plusieurs témoins qui ont affirmé aux enquêteurs avoir parfaitement reconnu Ranucci alors que ce dernier tentait de s’en prendre à leurs enfants et ces dépositions ont été faites avant le crime à Nice…
Parmi les omissions, il y a une pièce à conviction étonnante. Lors de ses aveux Ranucci est invité à décrire les lieux de l’enlèvement de la petite Marie-Dolorès. Il va en tracer le plan à la demande de l’inspecteur Bantos. Ce plan, fidèle aux lieux du rapt est tracé et signé de la main de Ranucci. Il a été « oublié dans le livre, comme dans le film…
Tracé des lieux du rapt par Ranucci
Et il y a les aveux… Par quatre fois Ranucci avoue son crime, devant les policiers, puis quelques instants après devant sa mère, puis devant les psychiatre et enfin quelques jours après devant la juge d’instruction.
Et enfin, il y a le couteau…
Ranucci dans les locaux de la police
Il n’en reste pas moins que ce film traite en définitive de la peine de mort. Si Ranucci n’avait pas été guillotiné, aurais t-on rouvert le dossier ? Je vous laisse méditer sur cette question…
À qui profite le crime ?
Ce titre racoleur ne concerne pas Ranucci, mais vise ceux qui ont décidé que le condamné à mort devait être innocent… Il y a tout d’abord les avocats. Une classe de personne pour laquelle toute publicité est interdite. Mais alors comment se faire connaître ? L’occasion d’un procès pédophile, suite à une arrestation rocambolesque, une enquête peut être un peu limitée et une instruction probablement trop rapide, permet d’émettre de vives critiques pour que les avocats fassent parler d’eux. Puis il faut trouver un romancier. Avant cette affaire, Gilles Perault était un auteur peu connu (L’orchestre Rouge sera son premier livre « populaire »). Sa publication le rendra célèbre au point que ce seul fait de gloire éclipsera toutes ses autres œuvres et qu’il y reviendra… Fin 70, le seul moyen de se faire connaître en tant que ténor du barreau était la presse écrite et les quelques rares interviews des radio et télévision d’état. Pas d’Internet ni de réseaux sociaux… Alors un livre, puis un film… Cela tient du miracle en matière de caisse de résonance ! Mais, comme il a été dit par certains, le jeu de ces avocats était particulièrement pervers, car tenter de démontrer l’indémontrable, c’est à dire l’innocence d’un condamné à mort, c’était aussi sacrifier le crime, c’est à dire faire l’impasse sur la mort d’un enfant
Néanmoins, si vous souhaitez militer en faveur de la la révision du procès Ranucci, vous pouvez adhérer à l’association qui s’en occupe : « association affaire Ranucci »
Une dernière chose. Le petit Jean-Baptiste Rambla, le petit frère de la victime avait six ans au moment des faits. Il deviendra hélas tristement célèbre. Devenu toxicomane, il tue son ex-employeuse en 2004. Il a alors 37 ans. Condamné, puis libéré sous condition en 2016 il récidive en 2017 en tuant une jeune femme de 21 ans…
Bibliographie
Gilles Perrault de son vrai nom Jacques Peyroles – notez le nom d’emprunt d’un fameux écrivain de comte pour enfants ! (la belle au bois dormant, Le petit Chaperon Rouge, Cendrillon, Le Petit Pousset…) :
« Le Pull-over rouge » (1978, Ramsay)
« Christian Ranucci : vingt ans après » (1995, Julliard)
« L’ombre de Christian Ranucci » (Fayard 2006)
Mathieu Fratacci (un des policier qui a traité l’affaire)
« Qui a tué Christian Ranucci ? » (Édition n°1 1994)
Geneviève Donadini (jurée dans l’affaire Ranucci)
« Le Procès Ranucci » éditions l’Harmattan
Gérard Bouladou (commandant de police judiciaire retraité) :
« L’Affaire du pull-over rouge, Ranucci coupable ! : Un pull-over rouge cousu… de fil blanc »
« Autopsie d’une imposture. L’affaire Ranucci : toute la vérité sur le pull-over rouge »
Jean-Louis Vincent (commissaire divisionnaire en retraite)
« Affaire Ranucci, du doute à la réalité »
BD
L’Affaire ranucci de Gérard Berthelot, Julien Moca, Vincent Koch – Edition De Borée 2011
L’édition test, baptisé « édition zéro » de notre Festival du Cinéma de Provence a eu lieu les 24 et 25 août 2022 au jardin théâtre du Paradou de la commune de LE VAL dans le Var. Le thème des films retenus était « la douceur de vivre en Provence ». Un thème en clin d’oeil à la canicule et à la sécheresse de cet été…
Cette édition avait pour but de valider la faisabilité d’un tel projet et régler tous les problèmes juridiques, administratifs et techniques afin de reproduire cette expérience en tant que festival régulier qui se tiendra toutes les dernières semaines du mois d’août dans un village du Var situé entre la nationale 7 (ancienne dénomination) et le Verdon
Quelques jours avant la première date de projection nous avons validé un écran de 4 m en toile tendu non sans quelques craintes vites effacées au cours de nos différents essais. Certes cet écran est plus artisanal que professionnel, mais le rendu au niveau des spectateurs était bon. Néanmoins, nous en avons conclus que que nous pressentions, il faut s’orienter vers un écran professionnel de 6m de large avec une structure de pylônes métalliques haubanés. Cependant le coût d’un tel investissement étant élevé, nous devons trouver une source de financement…
Au cours de la première soirée, quelques problèmes technique de son sont apparus et levés à la dernière minute par un bricolage qui, finalement n’a pas retardé la soirée.
Au cours de cette même première soirée un incident de perte d’image a été engendré par un câble défaillant. La réparation a pris moins de 10 secondes.
La seconde séance s’est déroulé sans aucun incident.
Le 24 août 2022 a été projeté le film « Ce Sacré Grand-Père », de Jacques Poitrenaud. La fiche du film.
Festival du Cinema de Provence – CINEPROVENCE – édition 0 – Ce sacré grand-père – 2022-08-24
le 25 août 2022 a été projeté le film « Saint-Tropez Blues », de Marcel Moussy. La fiche du film
Festival du Cinema de Provence – CINEPROVENCE – édition 0 – Saint-Tropez blues – 2022-08-25
L’audience a été de 50 à 60 spectateurs.
Les séances étaient gratuites et en places limitées.
Au cours de ce test, nous avons pu régler tous les problèmes juridiques, administratifs et techniques pour valider la reproduction de cette expérience en tant que festival régulier qui se tiendra toutes les dernières semaines du mois d’août dans un village du Var situé entre la nationale 7 (ancienne dénomination) et le Verdon.
Rendez-vous donc entre les 21 et 27 août 2023 pour notre première véritable édition… Parmi les thèmes que nous étudions pour cette nouvelle édition :