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Le passager de la pluie

Un film de René Clément – 1970, 120 minutes, couleurs, interprété par Marlène Jobert, Charles Bronson, Annie Cordy, Jean Gaven, Jean Piat…

bande annonce

Mélancolie Mau (Marlène jobert), surnommée Mélie, a épousé en aviateur souvent absent de leur foyer de La Capte (Hyère).

Agressée puis violée chez elle, un soir, par un inconnu qui venait le même jour d’arriver en autocar un jour de pluie, elle parvient à le tuer puis, se débarrasse du cadavre dans une crique.

Le lendemain surgit Harry Dobbs (Charles Bronson) un américain qui se prétend policier et s’introduit dans la maison. Il s’intéresse de très près à l’affaire dont il connait les tenants. Harcelant Mélie de questions auxquelles elle refuse de répondre, elle joue un jeu dangereux à la limite du sado-masochisme, d’autant que la police qu’elle redoute, enquête sur cette affaire…

Charles Bronson et Marlène Jobert – Le passager de la pluie – Film de René Clément

Une actrice mythique Marlène Jobert

Sa rencontre avec le grand public elle le doit avec le film d’Yves Robert « Alexandre le bienheureux » (1968), puis elle enchaine avec « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » de Michel Audiard la même année.

Marlène Jobert dans "Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages" de Michel Audiard
Marlène Jobert dans
« Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu
pour des canards sauvages »
de Michel Audiard

Elle quitte le registre comique en tournant « L’Astragale » (1968) et c’est pour cette interprétation que Clément la choisie pour son film, « le passager de la pluie ». Elle enchainera les succès avec ce film et bien d’autres : « Dernier domicile connu » (1970), « Les Mariés de l’an II » (1971).
Elle retrouvera ce même atmosphère de thriller psychologique avec « Folle à tuer » d’Yves Boisset (1975), un film que nous prévoyons de passer dans ce festival un jour futur.

Refusant le stress des plateaux de tournage elle décide de se consacrer d’abord à la chanson, puis comme conteuse, ce qui lui laisse plus de temps pour sa vie de famille.

Elle est la mère de l’actrice Eva Green.

Un acteur viril Charles Bronson

Charles Bronson, doit son premier rôle à André de Toth qui le fait figurer en assistant sourd et muet d’un criminel défiguré dans l’incendie de son musé et qui décide de recréer son spectacle en se servant ce chair humaine pour son musée de cire… Le film « House of Wax » (en français, « L’Homme au masque de cire ») est un des touts premiers en relief couleur (1953). À noter qu’André de Toth, le réalisateur est borgne !

Bronson devient rapidement connu pour les rôles de bagarreur (guerre, western…) et est choisi par Sergio Leone pour tourner dans le film « Il était une fois dans l’ouest » (1969 France) .

Jean Herman (plus connu sous son pseudonyme de plume Jean Vautrin et que l’on connait bien à Barjols ou il a aider à monter le centre Oriane pour autistes) profite du passage de Bronson en Europe pour réaliser le film « Adieu l’ami » avec comme vedette Alain Delon. Ce dernier aurait préféré une vedette au moins aussi connue que lui… Mais le producteur Charles Silberman a du flair et impose Bronson. Le scénario est de Sébastien Japrisot. Le film rencontre un succès considérable (2 639 716 entrées).


Voulant renouvelez l’exploit, Silberman demande à Japrisot un scénario axé sur la personnalité de Bronson. Le réalisateur René Clément qui a lancé la carrière d’Alain Delon, lui demande son avis sur Bronson. Il lui confirme que c’est l’acteur qui lui faut et Bronson reçoit le scénario. À la lecture, Bronson refuse le rôle, car il n’apprécie pas Japrisot . Il a trouvé le scénario de « Adieu l’ami » peu vraisemblable. C’est sa femme, Jill Ireland qui pousse BRONSON a accepter :
« Ma femme m’a aidé à faire des choix intelligents ». Elle m’a poussé dans des directions où je ne voulais pas aller. C’est elle qui a tenu à ce que je tourne « Adieu l’ami » avec Alain DELON film qui a reçu d’excellentes critiques et qui a été une bonne affaire commerciale. Tout de suite, la même équipe m’avait demandé pour « Le passager de la pluie » et j’avais refusé. Jill était furieuse car elle aimait beaucoup le script. Mais je ne m’étais pas très bien entendu avec le scénariste et je n’avais pas envie de retravailler avec lui. Jill m’a finalement convaincu et, ironie du sort, « Le passager de la pluie » a changé toute ma carrière. Donc elle avait raison. Une femme voit souvent dans un scénario des choses qu’un homme ne peut pas voir« .
Le film fera 4 763 855 entrées en France…
La star Bronson est lancée

Un réalisateur de talent René Clément

Certainement l’un des plus grand réalisateur français, et le seul à avoir reçu deux fois l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, pour « Au-delà des grilles » (1951) puis pour « Jeux interdits » (1953). C’est aussi le cinéaste le plus primé du festival de Cannes avec cinq récompenses…

René Clément lors d'une interview en 1960 (image INA)
René Clément lors d’une interview en 1960 (image INA)

Pendant ses études d’architecture aux Beaux Arts, il réalise un dessin animé (court métrage) intitulé « César chez les gaulois ». Lors de son service militaire il rencontre Jacques Tati et réalise avec ce dernier un court métrage « Soigne ton gauche ». Dans ces deux réalisations transparait déjà son sens du dynamisme, son habilité au découpage et sa maîtrise technique.

Dans les années trente et jusqu’au début des années quarante il réalise de nombreux documentaires dont « Ceux du rail » qui le fera choisir comme réalisateur pour son premier long métrage « La Bataille du rail » (1946 – 5,7 millions d’entrées) par les cheminots français, pour y exalter la gloire de la résistance. Premier film, et déjà deux prix à Cannes (Prix du Jury International, Prix de la mise en scène) et le prix Méliès (meilleur film français décerné par la critique).

La même année, son second film, pour lequel il n’est crédité que de « réalisateur technique » est « Le Père tranquille » (6 millions d’entrées) que Noël Noël encadre et revendique en tant réalisateur et bien entendu, acteur. Clément a déjà joué le conseiller technique pour le film « La Belle et la bête » de Jean Cocteau.

Mais si l’on doit se souvenir de lui, ou plutôt de ses films, c’est avec le marquant « Jeux Interdit » (1952) ou la toute petite Brigitte Fossey, séparée de son copain par la guerre croit le retrouver… Sur une musique aujourd’hui bien connue, celle de Narcisso Yepes.

Jeux interdits – René Clément – Scène finale

Puis il y aura, entre autres, « Plein Soleil » (1960) ou Alain Delon devint une star…

Court métrage « Monsieur Clément » de François Reichenbach (ORTF – 1965)

NOTE : dans notre festival nous avons prévu de vous montrer plusieurs films de René Clément, dont « Les Maudits », « Jeux Interdits », « Les Félins » et « La Course du lièvre à travers les champs ».

Un auteur prolifique pour le cinéma, Sébastien Japrisot

De son vrai nom Jean-Bapstise Rossi (anagramme) est un romancier et scénariste né à Marseille en 1931. Il est surtout connu pour ses romans policier tous adapté au cinéma, comme « Compartiment tueurs », « Piège pour Cendrillon », « La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil » (la version mythique d’Anatole Litvak qu’un jour nous présenterons au festival), « L’Été meurtrier » et « Un Long dimanche de fiançailles »…

Il a écrit ou collaboré à de nombreux scénarios et adaptations de films. En 1984 il gagne le césar de la meilleure adaptation pour « L’Été meurtrier« .

Pourquoi ce film ?

Le film a été principalement tourné à Hyères entre le 2 juin et le 4 août 1969, c’est à dire en Provence, une région que René Clément a souvent utilisé comme décors, notamment pour « Les Maudits », « Jeux interdits », « Les Félins » et ou il avait résidé notamment à Monaco. Ce film est l’occasion de revoir le Hyères de la fin des années 60, celui de La Capte notamment, hameau entre Hyères et la presqu’île de Gien. À l’époque, peu de béton !

Il y a aussi Japrisot né à Marseille et Clément qui aime la Provence. De bonne raison pour que ce film rare soit diffusé dans le cadre de notre festival.

Reportage INA sur le tournage du Passager de la pluie

À noter l’ancien Bowling d’Hyères a été rasé et en 2024 une résidence de tourisme de 165 logements y verra le jour

Le pull-over rouge

Un film de Michel Drach – 1979, 120 minutes, couleur, interprété par Serge Avédikian, Michelle Marquais, Claire Deluca, Roland Bertin, Roland Blanche, Pierre Maguelon, Gérard Chaillou, Maud Rayer…

bande annonce

Lors d’un weekend de pentecôte en 1974, la petite Marie Dolorès Rambla, est enlevé au pied de sa cité HLM à Marseille.
Peu de temps après, à La Pomme, un automobiliste commet un accident à un carrefour en grillant le stop et s’enfuit.
Un peu plus tard, non loin du lieu de l’accident, un jeune homme demande de l’assistance, car sa voiture s’est enlisée dans une champignonnière. C’est Christian Ranucci un niçois…

Ainsi commence entre Marseille et Nice, l’un des plus célèbre affaire criminelle des années 70 et relate l’enquête, le procès, la condamnation et le l’exécution d’un des derniers condamnés à mort.

Michel Drach filme avec fidélité le roman « le pull-over rouge » de Gilles Perrault qui prend le partit de la thèse de l’innocence de Christian Ranucci. Pour ce faire, le réalisateur fait jouer des acteurs peu connus, et notamment Serge Avédikian pour sa ressemblance avec le meurtrier.

Christian Ranucci (Wikipedia)
Serge Avédikian (UNIFRANCE)


***

Ranucci coupable ou non ?

À l’origine il y a donc un livre, écrit par Gilles Perrault, qui défend la thèse de l’innocence de Ranucci. Par la suite, aux cours d’interviews, l’auteur accusera les policiers chargés de l’enquête de « forfaiture », de « conduite crapuleuse », de « légèreté et de partialité » et sera condamné à deux reprises pour diffamation…

Pendant toute cette affaire, avant même les faits, mais aussi pendant l’enquête, l’instruction et le procès, différentes autres affaires criminelles vont peser lourd sur le ressentit populaire et par conséquent sur la sentence… Le film parle notamment de :

L’affaire Cartland 1973 : elle se déroule peu avant l’affaire Ranucci. Le 18 mars 1973 est retrouvé mort John Cartland égorgé et le crâne défoncé à coups de hache. Un oreiller lesté de pierres a servi à l’assommer et l’on découvre un couteau ensanglanté et une hache, de marque anglaise, des armes qui appartiennent à la famille Cartland… Le fils, blessé est envoyé à l’hopital de Salon de Provence et la police le soupçonne à cause de sa relation avec une femme mariée non approuvé par le père qui a, en sus, déshérité le fils… Bien que la police française ait bouclé le dossier et considéré le fils coupable, il n’y aura aucun procès. Le fils étant revenu en Angleterre et Scotland yard jugent les preuves insuffisantes, le gouvernement britannique refuse l’extradition. Il s’ensuivra une guerre des polices entre la française et l’anglaise et le fils Jérémy Cartland, ne sera jamais jugé et décèdera en 2014. Un meurtre jamais élucidé…

L’affaire DEVEAUX débute le 7 juillet 1961 quand une fillette de Bron près de Lyon, est assassinée alors qu’elle était sous la surveillance de Jean-Marie Deveaux, un apprenti boucher de 19 ans, garçon un peu simplet, crédité comme mythomane. Avouant sous la pression être l’auteur du crime. Il se rétracte ensuite mais fini par être jugé le 7 février 1963 et DEVEAUX est condamné à 20 ans de prison. Clamant son innocence et devant sa faiblesse d’esprit, de nombreuses personnalités, dont Jean Rostand ou Frédéric Pottecher, et même le vice président de l’assemblée nationale, se constituent en commité pour la révision de son procès, ce qui sera obtenu de haute lutte malgré un important vide de forme, et conduira à son acquittement le 27 septembre 1969. la justice lui accorde alors une indemnité de 125 000 francs pour ses huit années de prison et cette affaire sera à l’origine en France de la loi du 17 juillet 1970 pour l’indemnisation des victimes d’erreur judiciaires.
Cette affaire, qui s’est déroulé bien avant l’affaire Ranucci, montre qu’une enquête bâclé avait conduit un innocent en prison…

L’affaire Patrick HENRY débute le 30 janvier 1976 lorsque Philippe Bertrand, âgé de sept ans est enlevé puis assassiné par Patrick Henry qui sera arrêté le 17 février de la même année. On est à 3 semaines du début du procès de Ranucciqui débutera le 9 mars 1976… L’opinion publique, réclame la peine de mort.
Le 18 février, Roger Gicquel présentateur du journal de 20 heures sur TF1 lancera, à propose de cette affaire : « La France a peur. Je crois qu’on peut le dire aussi nettement. […] Oui, la France a peur et nous avons peur, et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois. Parce qu’on voit bien qu’il débouche sur des envies folles de justice expéditive, de vengeance immédiate et directe. […] » Trois ministre du gouvernement : Michel Poniatowski (ministre de l’intérieur), Jean Lecanuet (garde des sceaux), et Robert Galley (ministre de l’équipement) réclament la mort de Patrick Henry…
À ce moment les français sont entre 74% et 83% pour la peine de mort selon les sondages…

L’affaire Vincent GALLARDO démarre le 21 juillet 1976, le jour même ou l’avocat de Ranucci s’entretient avec le président de la république au sujet d’une possible grâce. Le petit Vincent abordé par un homme en voiture est emmené et son corps retrouvé à Hyères le 23 juillet. Il a été jeté vivant dans la mer et est mort noyé…

Les mensonges, oublis ou incohérence du récit

Enfin il me faut vous dire que le film ment… Il ment directement par des scènes inventés ou indirectement par omission… C’est ainsi que le frère de la victime le petit Jean-Baptiste Rambla mentionne un homme en voiture, et le film montre une présentation de photos pour reconnaitre la voiture, scène qui a été inventée. De même lors du tapissage les époux Aubert, témoins de l’accident, n’hésitent pas à reconnaître Ranucci contrairement à la scène d’hésitation que montre le film, tiré du récit de certains journaliste qui ont brodés sur l’affaire. Christian Ranucci sort de son interrogatoire avec les policiers avec de nombreuses plaies au visage laissant entendre qu’il est victime d’un tabassage policier… Ce sont des égratignures qu’il s’est fait dans les buissons en tentant de cache sa victime. La tâche de sang sur la pantalon, Ranucci raconte qu’il s’est fait une plaie à la jambe…. Le médecin légiste ne la trouve pas…

Quand au tabassage de Ranucci, il faut savoir que le médecin légiste qui l’a vu plusieurs fois ne constate aucune autre plaies que les égratignures dues à la végétation épineuse( agéras) sous laquelle il a caché la victime. C’est d’autant plus improbable, que le couloir derrière lequel Ranucci était soumis aux question des policiers était rempli de journalistes, chose courante à l’époque. Ils aurait dû entendre… …

Quand au chien policier rien dans les PV ne mentionne qu’on lui a donné à renifler le fameux pull-over rouge… Concernant la porte conducteur du véhicule conduit par Ranucci, qu’il serait impossible d’ouvrir après l’accident, aucune trace d’aucune sorte dans les PV de constat et d’audition de ce supposé blocage… Enfin en ce qui concerne le « paquet » que les passagers de la voiture accidentée par Ranucci aurait vu, il s’agit d’une phrase rapportée par téléphone par un policier aux gendarmes avant que le rapt ne soit connus et sans qu’aucun PV signé des témoins ne le mentionne !
Pour couronner le tout, le film omet sciemment d’évoquer que plusieurs témoins qui ont affirmé aux enquêteurs avoir parfaitement reconnu Ranucci alors que ce dernier tentait de s’en prendre à leurs enfants et ces dépositions ont été faites avant le crime à Nice…

Parmi les omissions, il y a une pièce à conviction étonnante. Lors de ses aveux Ranucci est invité à décrire les lieux de l’enlèvement de la petite Marie-Dolorès. Il va en tracer le plan à la demande de l’inspecteur Bantos. Ce plan, fidèle aux lieux du rapt est tracé et signé de la main de Ranucci. Il a été « oublié dans le livre, comme dans le film…

Tracé des lieux du rapt par Ranucci

Et il y a les aveux… Par quatre fois Ranucci avoue son crime, devant les policiers, puis quelques instants après devant sa mère, puis devant les psychiatre et enfin quelques jours après devant la juge d’instruction.

Et enfin, il y a le couteau…

Ranucci dans les locaux de la police

Il n’en reste pas moins que ce film traite en définitive de la peine de mort. Si Ranucci n’avait pas été guillotiné, aurais t-on rouvert le dossier ? Je vous laisse méditer sur cette question…

À qui profite le crime ?

Ce titre racoleur ne concerne pas Ranucci, mais vise ceux qui ont décidé que le condamné à mort devait être innocent… Il y a tout d’abord les avocats. Une classe de personne pour laquelle toute publicité est interdite. Mais alors comment se faire connaître ? L’occasion d’un procès pédophile, suite à une arrestation rocambolesque, une enquête peut être un peu limitée et une instruction probablement trop rapide, permet d’émettre de vives critiques pour que les avocats fassent parler d’eux. Puis il faut trouver un romancier. Avant cette affaire, Gilles Perault était un auteur peu connu (L’orchestre Rouge sera son premier livre « populaire »). Sa publication le rendra célèbre au point que ce seul fait de gloire éclipsera toutes ses autres œuvres et qu’il y reviendra…
Fin 70, le seul moyen de se faire connaître en tant que ténor du barreau était la presse écrite et les quelques rares interviews des radio et télévision d’état. Pas d’Internet ni de réseaux sociaux…
Alors un livre, puis un film… Cela tient du miracle en matière de caisse de résonance !
Mais, comme il a été dit par certains, le jeu de ces avocats était particulièrement pervers, car tenter de démontrer l’indémontrable, c’est à dire l’innocence d’un condamné à mort, c’était aussi sacrifier le crime, c’est à dire faire l’impasse sur la mort d’un enfant

Néanmoins, si vous souhaitez militer en faveur de la la révision du procès Ranucci, vous pouvez adhérer à l’association qui s’en occupe : « association affaire Ranucci »

Une dernière chose. Le petit Jean-Baptiste Rambla, le petit frère de la victime avait six ans au moment des faits. Il deviendra hélas tristement célèbre. Devenu toxicomane, il tue son ex-employeuse en 2004. Il a alors 37 ans. Condamné, puis libéré sous condition en 2016 il récidive en 2017 en tuant une jeune femme de 21 ans…

Bibliographie

Gilles Perrault de son vrai nom Jacques Peyroles – notez le nom d’emprunt d’un fameux écrivain de comte pour enfants ! (la belle au bois dormant, Le petit Chaperon Rouge, Cendrillon, Le Petit Pousset…) :

  • « Le Pull-over rouge » (1978, Ramsay)
  • « Christian Ranucci : vingt ans après » (1995, Julliard)
  • « L’ombre de Christian Ranucci » (Fayard 2006)

Mathieu Fratacci (un des policier qui a traité l’affaire)

  • « Qui a tué Christian Ranucci ? » (Édition n°1 1994)

Geneviève Donadini (jurée dans l’affaire Ranucci)

  • « Le Procès Ranucci » éditions l’Harmattan

Gérard Bouladou (commandant de police judiciaire retraité) :

  • « L’Affaire du pull-over rouge, Ranucci coupable ! : Un pull-over rouge cousu… de fil blanc »
  • « Autopsie d’une imposture. L’affaire Ranucci : toute la vérité sur le pull-over rouge »

Jean-Louis Vincent (commissaire divisionnaire en retraite)

  • « Affaire Ranucci, du doute à la réalité »

BD

  • L’Affaire ranucci de Gérard Berthelot, Julien Moca, Vincent Koch – Edition De Borée 2011

Vidéo

Analyse et entretien au sujet du livre : « Affaire Ranucci : une culpabilité qui ne passe pas »

Festival du Cinéma de Provence - jardin-théâtre du Paradou, LE VAL, Var

Édition zéro ! – Août 2022

L’édition test, baptisé « édition zéro » de notre Festival du Cinéma de Provence a eu lieu les 24 et 25 août 2022 au jardin théâtre du Paradou de la commune de LE VAL dans le Var. Le thème des films retenus était « la douceur de vivre en Provence ». Un thème en clin d’oeil à la canicule et à la sécheresse de cet été…

Cette édition avait pour but de valider la faisabilité d’un tel projet et régler tous les problèmes juridiques, administratifs et techniques afin de reproduire cette expérience en tant que festival régulier qui se tiendra toutes les dernières semaines du mois d’août dans un village du Var situé entre la nationale 7 (ancienne dénomination) et le Verdon

Quelques jours avant la première date de projection nous avons validé un écran de 4 m en toile tendu non sans quelques craintes vites effacées au cours de nos différents essais. Certes cet écran est plus artisanal que professionnel, mais le rendu au niveau des spectateurs était bon. Néanmoins, nous en avons conclus que que nous pressentions, il faut s’orienter vers un écran professionnel de 6m de large avec une structure de pylônes métalliques haubanés. Cependant le coût d’un tel investissement étant élevé, nous devons trouver une source de financement…

Au cours de la première soirée, quelques problèmes technique de son sont apparus et levés à la dernière minute par un bricolage qui, finalement n’a pas retardé la soirée.

Au cours de cette même première soirée un incident de perte d’image a été engendré par un câble défaillant. La réparation a pris moins de 10 secondes.

La seconde séance s’est déroulé sans aucun incident.

Le 24 août 2022 a été projeté le film « Ce Sacré Grand-Père », de Jacques Poitrenaud.
La fiche du film.

Festival du Cinema de Provence – CINEPROVENCE – édition 0 – Ce sacré grand-père – 2022-08-24

le 25 août 2022 a été projeté le film « Saint-Tropez Blues », de Marcel Moussy.
La fiche du film

Festival du Cinema de Provence – CINEPROVENCE – édition 0 – Saint-Tropez blues – 2022-08-25

L’audience a été de 50 à 60 spectateurs.

Les séances étaient gratuites et en places limitées.

Au cours de ce test, nous avons pu régler tous les problèmes juridiques, administratifs et techniques pour valider la reproduction de cette expérience en tant que festival régulier qui se tiendra toutes les dernières semaines du mois d’août dans un village du Var situé entre la nationale 7 (ancienne dénomination) et le Verdon.

Rendez-vous donc entre les 21 et 27 août 2023 pour notre première véritable édition… Parmi les thèmes que nous étudions pour cette nouvelle édition :

  • Crime en Provence
  • La Provence vu par Hollywood
  • Pagnol sans Pagnol

Saint-Tropez Blues

Marcel Moussy – 1961 (tourné en 1959) – 88 mn

La « Dolce Vita » à Saint Tropez, avant que ce village de peintres, rendu mythique par le film « Et Dieu créa la femme » de Roger Vadim, ne devienne célèbre de part le monde.

Si le film de Roger Vadim à vieilli, ce n’est pas du tout le cas de Saint Tropez blues, qui oscille entre reportage et chronique d’un Saint Tropez perdu à jamais aux profits des yachts des oligarques ainsi qu’aux badauds en espérance de devenir milliardaire. Rare film en couleur à une époque en noir et blanc, sortant de la grisaille de la guerre. Presque 10 ans avant mai 68 on pressent, dans ce film, que la jeunesse ne sera plus comme avant ! Un hymne à l’amour, la vie et Saint Tropez. Carpe Diem !

Mon point de vue :

Un chef d’œuvre méconnu, dont les anciens se souviennent ou gardent trace. La beauté d’un Saint Tropez vrai et superbe, et presque le reportage d’un brillant gamin qui ne l’aurait pas fait exprès… Très nouvelle vague sans le dire, avec la couleur en plus. Et quelle couleur ! Le luxe du vrai, du nature et du beau. Un émerveillement !

Sur Marie Laforêt :

Elle éclate dans « Plein Soleil » de René Clément et devient rapidement une actrice à la mode. Réputée pour ses yeux, elle tourne « la fille aux yeux d’or » sous la direction de son mari d’alors Jean-Gabriel Albicocco, avant d’enregistrer avec son ami Jaques Higelin, la bande originale du film « Saint Tropez Blues » et jouer dedans. Elle sera tour à tour chanteuse et actrice, avec de nombreux rôles, comme celui de l’espionne dans « Marie-Chantale contre le docteur Kha » de clause Chabrol… Elle est ici, divine de beauté et d’ingénuité !

Sur Jacques Higelin :

Il entame une carrière d’acteur à vingt ans en 1960, alors qu’il vient d’enregistrer avec Marie Laforêt la chanson de « Saint Tropez blues » et rencontre à cette occasion le guitariste Henri Crolla qui lui fera maîtriser la guitare et devenir chanteur. Repéré par Jacques Canetti, célèbre découvreur de talents dans les années 60, il commencera d’enregistrer des chansons de Boris Vian, seul ou en duo avec Brigitte Fontaine. Sa carrière de chanteur démarre ! Il est dans ce film, un paumé ravi. Ne sachant où aller, comment y aller… mais sachant qu’il faut profiter de la vie !

Sur Marcel Moussy (le réalisateur) :

Il commence comme scénariste et dialoguiste de François Truffaut et Saint Tropez Blue est son premier film. Rare à l’époque, il est en couleur (on n’accorde pas facilement les millions qu’une production couleur coûte à l’époque, surtout pour un premier film !). Malgré ce coup de maître, la suite sera moins brillante. Mention particulière pour la photographie et notamment la scène autour d’un barbecue de nuit au bord de la mer… Prouesse technique d’alors, invisible des spectateurs – c’est là l’archétype du grand art.

Anecdote :

Marcel Moussy filme dans la foule des badauds du quai Jean Jaurès un jeune (?) réalisateur pour l’interviewer sur son prochain film. Il s’agit de Claude Chabrol… Notons la présence de la femme de Chabrol (Stéphane Audran) dans un rôle mineur. Un film de copains ?

La chanson phare du film :

https://www.youtube.com/watch?v=DglR-FmagdM

Critique du film (Le Monde – Publié le 30 juin 1961)

https://www.lemonde.fr/archives/article/1961/06/30/saint-tropez-blues_2281096_1819218.html

Ce Sacré Grand-Père

Jacques Poitrenaud – 1968 – 88 mn – Couleur

Ce sacré grand père, Jéricho, incarné par Michel Simon, vétérinaire retraité, accueille cet été, à « La Cagnotte », sa petite fille, incarnée par Marie Dubois (La Grande Vadrouille) et son gendre. Le couple se défait… Jéricho saura t-il rabibocher ce couple à la lumière du Luberon ? S’aiment-ils vraiment ? Et quel rôle joue Serge Gainsbourg dans ce film ?

Mon point de vue :

Lumière sublime pour ce film qui magnifie la Provence de Luberon et sa chaleur d’août. Film intimiste et subtil presque oublié qui parle d’amour et recentre les difficultés du couple sur un point clé de la vie… Brillant !

Sur le cadre :

Ce sont les villages de Lourmarin et d’Ansouis qui ont servit d’écrin a cette œuvre. Le Lourmarin des années 60, ne ressemble pas à celui, léché, de carte postale, que l’on connait aujourd’hui. Il y avait des ruines, il y avait des fêtes, il y avait du vin… Le reconnaîtrez-vous ?

Sur Michel Simon :

Malgré son faciès ingrat, et peut être pour ce faciès, c’est un des colosses du cinéma français. Son rôle dans ce film se rapproche de celui qu’il tient dans « Le vieil homme et l’enfant » de Claude Berry. Un gronchon tout en finesse, amateur de vie et qui sait déceler les craquelures des êtres…

Sur Marie Dubois :

Ses premiers rôles sont à la télévision, et rapidement elle conquiert avec son sourire la France des téléspectateurs et parvient au cinéma, grâce à François Truffaut, pour son film « Tirez sur le pianiste ». C’est à ce moment qu’elle est diagnostiquée atteinte de sclérose en plaque. Courageuse, se battant contre la maladie, elle trouve dans le cinéma et les rôles qu’elle joue, un remède à ce mal qui la grignote. Elle sera Juliette dans « La grande vadrouille » et Lucie dans « Vincent, François, Paul et les autres ». Dans ce film, elle est belle… Très belle !

Sur Jacques Poitrenaud (le réalisateur) :

Monteur, assistant de Roger Vadim, il commence sa carrière de réalisateur par différents courts métrages avant de tourner treize longs métrages, pour beaucoup, des comédies. Sur un terrain auquel on ne l’attend pas, il livre avec « Ce sacré grand père » une comédie dramatique subtile et brillante. Il sera très actif dans l’aide et la promotion du cinéma, notamment dans le cadre du festival de Cannes.

Anecdote :

Imprévue au tournage, la chanson « l’Herbe tendre » que fait chanter Gainsbourg à Michel Simon deviendra en quelques semaines un gimmick après la sortie du film.

Bande annonce

Bonus :

Reportage sur le tournage du film « Ce sacré grand-père » de Jacques POITRENAUD