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Festival du Cinéma de Provence - jardin-théâtre du Paradou, LE VAL, Var

Édition zéro ! – Août 2022

L’édition test, baptisé « édition zéro » de notre Festival du Cinéma de Provence a eu lieu les 24 et 25 août 2022 au jardin théâtre du Paradou de la commune de LE VAL dans le Var. Le thème des films retenus était « la douceur de vivre en Provence ». Un thème en clin d’oeil à la canicule et à la sécheresse de cet été…

Cette édition avait pour but de valider la faisabilité d’un tel projet et régler tous les problèmes juridiques, administratifs et techniques afin de reproduire cette expérience en tant que festival régulier qui se tiendra toutes les dernières semaines du mois d’août dans un village du Var situé entre la nationale 7 (ancienne dénomination) et le Verdon

Quelques jours avant la première date de projection nous avons validé un écran de 4 m en toile tendu non sans quelques craintes vites effacées au cours de nos différents essais. Certes cet écran est plus artisanal que professionnel, mais le rendu au niveau des spectateurs était bon. Néanmoins, nous en avons conclus que que nous pressentions, il faut s’orienter vers un écran professionnel de 6m de large avec une structure de pylônes métalliques haubanés. Cependant le coût d’un tel investissement étant élevé, nous devons trouver une source de financement…

Au cours de la première soirée, quelques problèmes technique de son sont apparus et levés à la dernière minute par un bricolage qui, finalement n’a pas retardé la soirée.

Au cours de cette même première soirée un incident de perte d’image a été engendré par un câble défaillant. La réparation a pris moins de 10 secondes.

La seconde séance s’est déroulé sans aucun incident.

Le 24 août 2022 a été projeté le film « Ce Sacré Grand-Père », de Jacques Poitrenaud.
La fiche du film.

Festival du Cinema de Provence – CINEPROVENCE – édition 0 – Ce sacré grand-père – 2022-08-24

le 25 août 2022 a été projeté le film « Saint-Tropez Blues », de Marcel Moussy.
La fiche du film

Festival du Cinema de Provence – CINEPROVENCE – édition 0 – Saint-Tropez blues – 2022-08-25

L’audience a été de 50 à 60 spectateurs.

Les séances étaient gratuites et en places limitées.

Au cours de ce test, nous avons pu régler tous les problèmes juridiques, administratifs et techniques pour valider la reproduction de cette expérience en tant que festival régulier qui se tiendra toutes les dernières semaines du mois d’août dans un village du Var situé entre la nationale 7 (ancienne dénomination) et le Verdon.

Rendez-vous donc entre les 21 et 27 août 2023 pour notre première véritable édition… Parmi les thèmes que nous étudions pour cette nouvelle édition :

  • Crime en Provence
  • La Provence vu par Hollywood
  • Pagnol sans Pagnol

Saint-Tropez Blues

Marcel Moussy – 1961 (tourné en 1959) – 88 mn

La « Dolce Vita » à Saint Tropez, avant que ce village de peintres, rendu mythique par le film « Et Dieu créa la femme » de Roger Vadim, ne devienne célèbre de part le monde.

Si le film de Roger Vadim à vieilli, ce n’est pas du tout le cas de Saint Tropez blues, qui oscille entre reportage et chronique d’un Saint Tropez perdu à jamais aux profits des yachts des oligarques ainsi qu’aux badauds en espérance de devenir milliardaire. Rare film en couleur à une époque en noir et blanc, sortant de la grisaille de la guerre. Presque 10 ans avant mai 68 on pressent, dans ce film, que la jeunesse ne sera plus comme avant ! Un hymne à l’amour, la vie et Saint Tropez. Carpe Diem !

Mon point de vue :

Un chef d’œuvre méconnu, dont les anciens se souviennent ou gardent trace. La beauté d’un Saint Tropez vrai et superbe, et presque le reportage d’un brillant gamin qui ne l’aurait pas fait exprès… Très nouvelle vague sans le dire, avec la couleur en plus. Et quelle couleur ! Le luxe du vrai, du nature et du beau. Un émerveillement !

Sur Marie Laforêt :

Elle éclate dans « Plein Soleil » de René Clément et devient rapidement une actrice à la mode. Réputée pour ses yeux, elle tourne « la fille aux yeux d’or » sous la direction de son mari d’alors Jean-Gabriel Albicocco, avant d’enregistrer avec son ami Jaques Higelin, la bande originale du film « Saint Tropez Blues » et jouer dedans. Elle sera tour à tour chanteuse et actrice, avec de nombreux rôles, comme celui de l’espionne dans « Marie-Chantale contre le docteur Kha » de clause Chabrol… Elle est ici, divine de beauté et d’ingénuité !

Sur Jacques Higelin :

Il entame une carrière d’acteur à vingt ans en 1960, alors qu’il vient d’enregistrer avec Marie Laforêt la chanson de « Saint Tropez blues » et rencontre à cette occasion le guitariste Henri Crolla qui lui fera maîtriser la guitare et devenir chanteur. Repéré par Jacques Canetti, célèbre découvreur de talents dans les années 60, il commencera d’enregistrer des chansons de Boris Vian, seul ou en duo avec Brigitte Fontaine. Sa carrière de chanteur démarre ! Il est dans ce film, un paumé ravi. Ne sachant où aller, comment y aller… mais sachant qu’il faut profiter de la vie !

Sur Marcel Moussy (le réalisateur) :

Il commence comme scénariste et dialoguiste de François Truffaut et Saint Tropez Blue est son premier film. Rare à l’époque, il est en couleur (on n’accorde pas facilement les millions qu’une production couleur coûte à l’époque, surtout pour un premier film !). Malgré ce coup de maître, la suite sera moins brillante. Mention particulière pour la photographie et notamment la scène autour d’un barbecue de nuit au bord de la mer… Prouesse technique d’alors, invisible des spectateurs – c’est là l’archétype du grand art.

Anecdote :

Marcel Moussy filme dans la foule des badauds du quai Jean Jaurès un jeune (?) réalisateur pour l’interviewer sur son prochain film. Il s’agit de Claude Chabrol… Notons la présence de la femme de Chabrol (Stéphane Audran) dans un rôle mineur. Un film de copains ?

La chanson phare du film :

https://www.youtube.com/watch?v=DglR-FmagdM

Critique du film (Le Monde – Publié le 30 juin 1961)

https://www.lemonde.fr/archives/article/1961/06/30/saint-tropez-blues_2281096_1819218.html

Ce Sacré Grand-Père

Jacques Poitrenaud – 1968 – 88 mn – Couleur

Ce sacré grand père, Jéricho, incarné par Michel Simon, vétérinaire retraité, accueille cet été, à « La Cagnotte », sa petite fille, incarnée par Marie Dubois (La Grande Vadrouille) et son gendre. Le couple se défait… Jéricho saura t-il rabibocher ce couple à la lumière du Luberon ? S’aiment-ils vraiment ? Et quel rôle joue Serge Gainsbourg dans ce film ?

Mon point de vue :

Lumière sublime pour ce film qui magnifie la Provence de Luberon et sa chaleur d’août. Film intimiste et subtil presque oublié qui parle d’amour et recentre les difficultés du couple sur un point clé de la vie… Brillant !

Sur le cadre :

Ce sont les villages de Lourmarin et d’Ansouis qui ont servit d’écrin a cette œuvre. Le Lourmarin des années 60, ne ressemble pas à celui, léché, de carte postale, que l’on connait aujourd’hui. Il y avait des ruines, il y avait des fêtes, il y avait du vin… Le reconnaîtrez-vous ?

Sur Michel Simon :

Malgré son faciès ingrat, et peut être pour ce faciès, c’est un des colosses du cinéma français. Son rôle dans ce film se rapproche de celui qu’il tient dans « Le vieil homme et l’enfant » de Claude Berry. Un gronchon tout en finesse, amateur de vie et qui sait déceler les craquelures des êtres…

Sur Marie Dubois :

Ses premiers rôles sont à la télévision, et rapidement elle conquiert avec son sourire la France des téléspectateurs et parvient au cinéma, grâce à François Truffaut, pour son film « Tirez sur le pianiste ». C’est à ce moment qu’elle est diagnostiquée atteinte de sclérose en plaque. Courageuse, se battant contre la maladie, elle trouve dans le cinéma et les rôles qu’elle joue, un remède à ce mal qui la grignote. Elle sera Juliette dans « La grande vadrouille » et Lucie dans « Vincent, François, Paul et les autres ». Dans ce film, elle est belle… Très belle !

Sur Jacques Poitrenaud (le réalisateur) :

Monteur, assistant de Roger Vadim, il commence sa carrière de réalisateur par différents courts métrages avant de tourner treize longs métrages, pour beaucoup, des comédies. Sur un terrain auquel on ne l’attend pas, il livre avec « Ce sacré grand père » une comédie dramatique subtile et brillante. Il sera très actif dans l’aide et la promotion du cinéma, notamment dans le cadre du festival de Cannes.

Anecdote :

Imprévue au tournage, la chanson « l’Herbe tendre » que fait chanter Gainsbourg à Michel Simon deviendra en quelques semaines un gimmick après la sortie du film.

Bande annonce

Bonus :

Reportage sur le tournage du film « Ce sacré grand-père » de Jacques POITRENAUD